• AU PAIN SEC – Des miettes qui offensent le chef de l’Etat

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    Dans leurs lettres d'interpellation au président, des agriculteurs retraités ont eu la mauvaise idée de glisser des miettes de pain. Flickr/Vapour Trail

    C'étaient les miettes de trop. Afin d'interpeller le président de la République sur leurs conditions de vie et leur pauvre retraite, d'anciens agriculteurs de l'Aisne lui ont envoyé des lettres remplies de miettes de pain. Une initiative qui n'a pas eu l'heur de plaire au chef de l'Etat : les expéditeurs font aujourd'hui l'objet d'une enquête du parquet de Paris. Le chef d'accusation ? Offense au président de la République, un délit prévu par l'article 26 de la loi sur la liberté de la presse de 1814. Ils encourent jusqu'à 45 000 euros d'amende.

    A 73 ans, Henri Carton, président de section des anciens exploitants agricoles de l'Aisne, ne pensait pas provoquer l'ire de la République. Après une première interpellation lors de la campagne présidentielle, le retraité avait enjoint les membres de son association à réitérer l'action.

    "ON PENSAIT METTRE DU PAIN SEC MAIS C'ÉTAIT UN PEU COMPLIQUÉ"

    "Et c'était pour se rappeler à son bon souvenir, que début novembre l'association départementale des anciens exploitants agricoles de l'Aisne avec le feu vert de leur délégation nationale a décidé d'envoyer 500 lettres au président de la République, explique Henri Carton à France 3. L'idée des miettes c'est pour dire que lorsque le gâteau est partagé, il ne reste que les miettes pour les retraités."

    "Comme symbole, c'était pas mal, le pain sec et les miettes. Au départ, on pensait mettre uniquement du pain sec mais c'était un peu compliqué. Donc avec nos doléances il n'y a eu que des miettes dans les lettres", ajoute Henri Carton.

    UN DÉLIT REMIS AU GOÛT DU JOUR PAR SARKOZY

    Si les anciens exploitants agricoles trouvent la réaction du chef de l'Etat un peu exagérée, ils se félicitent de la médiatisation de leur cause. Sans ces miettes de la discorde, les lettres n'auraient sûrement pas été remarquées.

    Bon point pour les agriculteurs, mais faux pas pour l'Elysée, qui fait là preuve d'une erreur de communication. Tombée en désuétude depuis une annonce de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, l'offense au chef de l'Etat avait refait surface sous la présidence de... Nicolas Sarkozy, comme le soulignait Raphaël Meltz, cofondateur de la revue Le Tigre, en mars 2012. Une occasion manquée de se distinguer de son prédécesseur à la présidence de la République.


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    Dernière modification : 09/11/2012 

    L’Irlande veut faire des droits des enfants une priorité constitutionnelle

    Les Irlandais se rendent aux urnes ce samedi à l'occasion d'un référendum qui propose d’inscrire les droits fondamentaux des enfants dans la Constitution et de donner à l’État de plus grands moyens d’intervention en cas de violences dans la cellule familiale.

    Par Hervé AMORIC

    Un référendum se tient samedi 10 novembre en Irlande. Les électeurs doivent se prononcer sur l'inscription dans la Constitution des droits fondamentaux des enfants et sur la possibilité pour l'État d'avoir de plus grands moyens d'intervention en cas de violences dans la cellule familiale. La campagne référendaire a renvoyé sur le devant de la scène politique et médiatique des rapports officiels publiés depuis trois ans, qui accablent l’Église et l’État en dressant un catalogue des violences et des abus perpétrés sur des enfants dans les écoles, les orphelinats et toutes les autres institutions gérées par des confréries religieuses catholiques durant les 70 dernières années.

    Nous avons demandé à deux victimes d’abus sexuels de donner leur avis sur ce référendum. Leurs témoignages illustrent l’abus de pouvoir dont l’Église s’est rendue coupable en Irlande, tandis que l’État a gardé le silence sans intervenir.

    Un enfant sur quatre victime d'une agression

    À l’âge de 15 ans, Colm O’Gorman a été violé à plusieurs reprises par le prêtre Sean Fortune, qui s'est suicidé avant d’être envoyé en prison pour ses crimes. Aujourd’hui militant pour la défense des droits de l’Homme, directeur d’Amnesty International en Irlande et père de deux enfants, Colm O’Gorman estime que ce référendum est "un vrai pas en avant pour les enfants en situation vulnérable en Irlande".

    Colm O’Gorman a aussi trainé devant la justice l’évêque du diocèse de Ferns, qui a protégé son agresseur, et le Vatican. Il est devenu le cauchemar de toutes les institutions responsables et de ceux qui ont fermé les yeux sur les milliers d’agressions perpétrées sur des enfants dans les 70 dernières années.

    Colm O’Gorman a fait campagne sous la bannière de "One in Four", l’organisation qu’il a créée, considérant qu’un enfant sur quatre à été victime d’une agression en Irlande.
    "Il y a juste dix ans, le Premier ministre de l’époque, quand on l’interrogeait sur mon cas, se contentait de répondre que ce n’était pas son problème, mais celui de l’Église et qu’il ne voulait pas mêler religion et politique", précise Colm O’Gorman à FRANCE 24.

    Il a fallu dix ans pour que l’État commence à faire face à ses responsabilités. "Les gens savaient bien ce qu’il se passait mais ils ne parlaient pas, ajoute Colm O’Gorman. On gardait le silence sur ce genre de choses, la société entière était mise au secret. Aujourd’hui le secret a été levé, et, à mon avis, c’est la meilleure protection que l’on puisse avoir contre ces crimes."

    De nombreuses victimes se battent encore pour leurs droits. Enfant, Maureen était agressée régulièrement dans la maison familiale. Un prêtre a alors convaincu sa mère de l’envoyer dans un couvent disciplinaire. Elle avait 12 ans quand elle est entrée à la blanchisserie de New Ross Sainte-Madeleine, dans le comté de Wexford, dans le sud.
    "A l’aube, on m’emmenait à la blanchisserie où je travaillais toute la journée, six jours par semaines", explique Maureen O’Sullivan, 60 ans, qui fut la plus jeune des blanchisseuses de Sainte-Madeleine. "On m’a volé ma jeunesse et mon éducation. Elles m’ont tout pris jusqu’à mon nom. Elles me forçaient à répondre à ce nom : France."

    Maureen a passé trois ans dans les blanchisseries, mais d’autres y ont été internées pendant des décennies parce qu’elles avaient été violées à la maison, avaient eu un enfant hors mariage, ou simplement parce qu’on jugeait qu’elles s’étaient écartées du droit chemin.

    Radicaux et fondamentalistes appellent à voter "non"

    Honteuse, Maureen O’Sullivan a gardé le silence sur sa jeunesse de blanchisseuse de Sainte-Madeleine pendant la plus grande partie de sa vie. Mais désormais, elle exige des excuses de la part des ordres religieux et surtout de l’État. Elle votera oui dans un "référendum bien tardif" à son avis.

    L’amendement à la Constitution proposé par le gouvernement est un consensus accepté par tous les partis politiques. Les évêques irlandais, qui continuent d’exercer une influence notable sur l’opinion en Irlande ont, quant à eux, apporté un soutien qualifié à ce référendum. Ils considèrent comme "raisonnable et équilibré" l’amendement à la Constitution.

    Seuls les groupes les plus radicaux ou fondamentalistes appellent à voter non. Ils estiment que l’autorité des parents va être diluée par cet amendement. "Ce référendum va affaiblir l’autorité des parents chargés de protéger leurs enfants", estime le prêtre dominicain Brian McKevitt, directeur du journal "Alive", regrettant que les Irlandais puissent "transférer cette autorité à un État qui a un passif tragique en ce qui concerne la protection des enfants".

    Mais le Premier ministre irlandais Enda Kenny a promis une ère nouvelle en ce qui concerne la protection et le droit des enfants. Cet amendement à la Constitution est un premier pas. Même si les organisations humanitaires comme Amnesty International et One in Four auraient voulu que le gouvernement soit plus téméraire en terme de réforme, celles-ci reconnaissent qu’un seuil-clé est en passe d’être franchi.


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    Une enquête montre une recrudescence des idées racistes aux Etats-Unis

     
     
     

      

    President Barack Obama speaks at Fort Hood memorial ceremony / The U.S Army via FlickrCC License by

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    Après Israël, c’est autour des Etats-Unis d’avoir leur sondage sur le racisme. Et le résultat n’est pas glorieux.  

    Associated Press (AP) a réalisé une enquête auprès d’un panel représentatif de 1.071 personnes entre le 30 août et le 11 septembre sur Internet qui possède une marge d’erreur de 3.78 points, détaille The Hill. Si la méthode peut paraître peu rigoureuse au premier abord (les enquêtes par Internet sont en général considérées comme moins fiables que des interviews en personne), elle est en fait tout à fait adaptée aux questions des chercheurs, explique AP:

    «D’autres recherches ont montré que les sondés sont plus enclins à partager des comportements impopulaires quand ils répondent à un questionnaire en utilisant un ordinateur plutôt qu’en parlant à un interviewer.»

    Pour mesurer le racisme des personnes sondées, les chercheurs ont employé deux méthodes: la première consistait à sonder le racisme explicite des personnes interrogées en leur posant des questions mentionnant clairement des problématiques raciales, la seconde cherchait à mesurer le racisme implicite en posant des questions détournées de manière à sonder le racisme sans que les participants s’en aperçoivent.

    Les résultats indiquent que les préjugés racistes à l’égard des noirs ont augmenté par rapport au dernier sondage effectué par AP en 2008, année de l’élection de Barack Obama. 51% des Américains expriment des idées explicitement racistes contre 48% en 2008. 49% des sondés en 2008 affichaient des comportements implicitement racistes, ils sont aujourd’hui 56%.

    Ce racisme peut-il avoir un coût électoral pour Barack Obama? Il semblerait que oui. Selon AP, le racisme de l’électorat pourrait lui coûter 5% des suffrages. Même s'il profite de 3% de votes supplémentaires grâce à des sentiments pro-noirs, sa couleur de peau le priverait quand même en tout de 2% des suffrages, ce qui dans une élection qui s’annonce particulièrement serrée pourrait faire la différence.

    Pour Examiner, les résultats du sondage contrastent avec ce qui s’est passé dans l’histoire lorsque des noirs ont atteint des postes à hautes réponsabilités:

    «Dans les grandes villes, lorsqu’un Africain-Américain était élu maire, il ou elle recevait 20% du vote des blancs lors de sa première élection, mais le pourcentage de blancs (qui n’avaient pas fui la ville) qui votaient pour le maire augmentait lors de la seconde élection. Ça ne s’est pas produit avec le président Obama.»

    Examiner y voit la faute des Républicains qui ont utilisé le racisme comme outil d’opposition à Barack Obama, notamment en l’accusant d’être musulman et d’être né au Kenya (pour être éligible, les candidats à la présidence doivent être nés sur le sol américain), le forçant à rendre public son acte de naissance. Examiner rappelle que 40% des sympathisants républicains pensent qu’Obama est né au Kenya et que près de la moitié d’entre eux croient également qu’il est musulman. Le site juge sévèrement l’attitude des Républicains envers le premier président noir des Etats-Unis:

    «Ils définissent Obama comme un musulman né à l’étranger qui n’a légalement aucun droit d’être président et qui prend le travail d’un chrétien américain légitime (et blanc).»

    À lire aussi sur Slate.fr

    «Une femme blanche votant pour Obama, c'est comme une femme noire votant pour le Ku Klux Klan»
    Le portrait de Michelle Obama en esclave est de l'art raciste
    Sarah Palin est de retour avec une nouvelle déclaration raciste contre Obama


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  • Accueil > TopNews > Les Français acceptent de moins en moins l'austérité

    Les Français acceptent de moins en moins l'austérité

    Créé le 25-10-2012 à 09h15 - Mis à jour à 09h15   lien

     

    PARIS (Reuters) -  Une large majorité de Français (62%) refusent de consentir à des efforts pour réduire la dette et les déficits publics, soit une hausse de cinq points en un an, selon un sondage Viavoice pour BCPE, Les Echos et France info diffusé jeudi.

    Cette enquête montre que la hausse des prélèvements obligatoires pèse de plus en plus sur le pouvoir d'achat des ménages et que le seuil d'intolérance est atteint, souligne l'institut de sondage.

    En particulier, les deux tiers (67%) des ouvriers et des employés ne sont pas prêts à perdre du pouvoir d'achat.

    Symétriquement, seuls 35% des Français se déclarent "prêts à perdre un peu de pouvoir d'achat pour réduire la dette et les déficits", soit 6 points de moins qu'en octobre 2011.

    De la même façon, les inquiétudes en matière de pouvoir d'achat progressent nettement: 57% des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d'achat au cours des 3 prochains mois (+4 points depuis septembre et +21 points depuis mai).

    Pour Viavoice, ces inquiétudes croissantes, dues en grande partie à la hausse de la fiscalité, "rendent les plans de rigueur gouvernementaux de moins en moins acceptables et acceptés."

    Ce sondage a été réalisé les 18 et 19 octobre 2012 auprès d'un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

    Gérard Bon, édité par Patrick Vignal


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  • Monde

    France et Allemagne à la traîne au sein de l’Union européenne

    <time datetime="2012-10-19T22:16:35+02:00" itemprop="datePublished">19 octobre 2012 à 22:16    </time>lien

    Parmi les Vingt-Sept, Irlande, Suède ou Pays-Bas font figure de modèles.

    Par AURORE COULAUD

    Jusqu’à présent, seul le traité de Maastricht a créé, en 1992, une citoyenneté européenne, instaurant le droit de vote et d’éligibilité des ressortissants de l’UE aux élections européennes et municipales. Mais qu’en est-il des non-ressortissants des Vingt-Sept ? Même si aucun des pays membres n’accorde l’égalité totale de droits entre nationaux et étrangers, de nombreuses disparités nationales subsistent.

    Elan. L’Irlande fait figure de pionnière en matière du droit de vote et d’éligibilité des étrangers, qu’elle leur a octroyé dès 1963 pour les scrutins municipaux. Contrairement aux autres Etats européens, elle n’impose aucune condition d’accès, ce qui en fait l’un des pays les plus «tolérants» de l’Union. Même chose du côté des pays nordiques, notamment la Norvège et la Finlande, qui ont accordé ce droit aux résidents non européens respectivement en 1982 et 1996, mais moyennant un séjour minimum de trois ans sur leur territoire.

    Après Malte, le Luxembourg et les Pays-Bas, la Grèce est le dernier pays de l’Union européenne à avoir suivi cet élan démocratique, en accordant le droit de vote aux étrangers en 2010. Mais l’expérience a tourné court : un an plus tard, le Conseil constitutionnel invalidait la loi.

    Les réticences restent fortes, notamment dans les grands pays de l’Union. En Allemagne, la CDU au pouvoir y est opposée. En revanche, le parti social-démocrate, Die Linke et les Verts y sont favorables. Leur programme de gouvernement de 1998 prévoyait de l’octroyer lors des élections locales. Faute de la majorité qualifiée au Sénat nécessaire pour modifier la Constitution fédérale, le projet avait avorté.

    A Rome, Romano Prodi, alors président (centre gauche) du Conseil et favorable à cette mesure, s’était heurté un an plus tôt à la commission des affaires constitutionnelles du Parlement italien. Finalement, quelques représentants de communautés ont été désignés au sein des municipalités. Ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et officient uniquement en tant qu’observateurs.

    Référendums. Seule une minorité de pays peut s’enorgueillir de contribuer activement au processus d’intégration des étrangers, en ne se limitant pas aux scrutins municipaux. Parmi eux, la Suède, où le Parlement peut étendre ponctuellement ce droit en faisant participer les ressortissants non européens aux référendums nationaux, ce qui a été le cas dans les années 80, notamment pour celui concernant les centrales nucléaires. Faute d’informations, beaucoup d’étrangers ne s’impliquent pas ou peu dans la vie démocratique du pays. En 1976, lors du premier scrutin ouvert aux non-ressortissants de l’UE, 60% d’entre eux étaient allés voter, contre 90% des électeurs suédois. En 2010, ils n’étaient que 35% à se déplacer. Autre exception, le Royaume-Uni, qui ouvre ses scrutins locaux et nationaux aux ressortissants du Commonwealth, et ce sans réciprocité, contrairement à l’Espagne, qui permet aux étrangers de voter aux municipales à condition d’avoir signé un traité de ce type avec l’Etat du ressortissant concerné.


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