• Christiane Taubira

    Ebranler les hommes

    Publication: 03/01/2014 08h56lien
     
    Taubira Dieudonne
     
     
     
     

    Il est triste, infiniment triste, d'achever une année sur les pitreries obscènes d'un antisémite multirécidiviste. Faut-il que son talent soit stérile pour qu'il n'ait d'autres motifs pour faire s'esclaffer des esprits irresponsables ou incultes ou pervers, qu'une tragédie, un génocide, un indicible drame, de ceux dont on sait qu'on ne guérira pas, car rien ne nous consolera jamais des enfants dont la destinée s'est interrompue, brusquement ; et avant même cette violence de la mort industrielle, qui ne distingue pas, frappe sans rien connaître de ses victimes, la violence de l'arrachement, de la malnutrition, de la maladie, du désarroi, de cet inconnu irrationnellement hostile, la violence de la révélation de parents démunis qui ne peuvent protéger que par l'amour.

    Faut-il frayer avec les monstres pour trouver quelque plaisir à se faire complice, après coup, de ce crime contre l'humanité ? Faut-il avoir rompu avec les hommes pour ne pas être saisi d'effroi à l'évocation de la machination démente qui a organisé le discrédit, la cabale, les rafles, le transport surencombré, la promiscuité, le tri à l'arrivée, l'entassement dans les camps, le rituel macabre de la procession jusqu'aux chambres à gaz ? Faut-il avoir le cœur sec comme une branche tombée depuis des millénaires et pétrifiée, pour ne pas voir un semblable dans l'autre, homme, femme, enfant, celle, celui qui nous manque d'avoir été exterminé par cette froide folie ? "Au nombre des choses capables d'ébranler les hommes, il y a le souci des autres". Albert O. Hirshman.

    Agir. Réfléchir et agir. Relire attentivement la circulaire du 27 juin 2012 pour voir si nous aurions oublié une ligne, une virgule dont dépendrait l'efficacité des poursuites. Examiner note par note ce qui aurait pu être traité différemment, plus sévèrement. Comment faire face à cette nouvelle épreuve pour la démocratie ?


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  • L'UE s'engage à favoriser

    l'intégration

    des Roms

    Le Monde.fr avec Reuters | <time datetime="2013-12-09T18:05:36+01:00" itemprop="datePublished">09.12.2013 à 18h05</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-12-09T18:27:14+01:00" itemprop="dateModified">09.12.2013 à 18h27</time>

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    Des Roms dans un camp à Croix, dans le nord de la France, le 28 septembre.

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    C'est une première dans l'histoire de l'Union européenne : ses vingt-huit Etats membres se sont engagés, lundi 9 décembre, à favoriser l'intégration des Roms, notamment par des actions ciblées en matière d'accès à l'emploi, à l'éducation, au logement, et à la santé.

    Les ministres européens de l'emploi et des affaires sociales réunis à Bruxelles ont adopté à l'unanimité une recommandation qui les engage ainsi à s'efforcer de réduire l'écart entre les Roms et le reste de la population.

    Celle-ci demande également aux Etats membres de « veiller à ce que les évacuations forcées se fassent en pleine conformité avec le droit de l'Union, ainsi qu'avec les autres obligations internationales en matière de droits de l'homme ».

    Lire : Briser le cercle de l'exclusion des Roms

    DES « INVESTISSEMENTS DANS L'HUMAIN »

    Les Vingt-Huit sont notamment priés de promouvoir un accès « non discriminatoire au logement social », de fournir aux Roms non sédentaires des aires d'accueil et de lutter contre les préjugés à leur égard « dans toutes les sphères de la société ».

    En matière de financement, il est demandé à chaque Etat membre d'affecter au moins 20 % des ressources provenant du Fonds social européen (FSE, environ 75 milliards d'euros sur la période 2014-2020) à des « investissements dans l'humain » en faveur des « communautés marginalisées telles que les Roms ».

    « Nous n'hésiterons pas à rappeler aux Etats membres leurs engagements et veillerons à ce qu'ils les tiennent », a déclaré Viviane Reding, vice-présidente et membre de la Commission européenne chargée de la justice. Le commissaire chargé de l'emploi et des affaires sociales, László Andor, a pour sa part jugé le moment venu d'allouer une « aide financière importante de l'UE » et des aides nationales pour aider les Roms.

    Voir le visuel interactif : Le quotidien d'une ville du Nord et de ses camps de Roms


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  • Le Front national, parti d'extrême droite

    LE MONDE | <time datetime="2013-10-04T10:44:07+02:00" itemprop="datePublished">04.10.2013 à 10h44</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-10-04T10:44:08+02:00" itemprop="dateModified">04.10.2013 à 10h44</time>

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    Marine Le Pen, samedi 14 septembre 2013, à Marseille, lors de l'université d'été du Front national.

     

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    Vent en poupe, portée par des sondages flatteurs, encouragée par le trouble manifeste

    qu'elle suscite à droite comme à gauche, la présidente du Front national entend

    bien pousser son avantage.

    Marine Le Pen vient d'en faire, à nouveau, la démonstration en récusant l'étiquette d'"extrême droite" accolée au parti créé par son père en 1972 et qu'elle dirige depuis bientôt trois ans. "Il s'agit d'un terme volontairement péjoratif", utilisé pour "nuire", en mettant le FN "dans le même sac" que le mouvement néonazi grec Aube dorée, a-t-elle déclaré le 1er puis le 3 octobre. Elle envisage donc de saisir la justice pour faire cesser ce qu'elle considère comme une "insulte" et une "guerre sémantique" contre son mouvement.

    Ce n'est pas une surprise. D'une part, la présidente du Front national poursuit, logiquement, l'entreprise de "dédiabolisation" qui lui a fort bien réussi depuis trois ans. En se débarrassant des vieux oripeaux pétainistes du FN originel, en se démarquant des saillies antisémites de son père, en revendiquant haut et fort son respect des institutions et en s'emparant de la laïcité (même si c'est pour mieux dénoncer "l'islamisme"), Mme Le Pen est parvenue à donner du FN, aux yeux d'un nombre croissant de Français, notamment à droite, l'image d'un parti fréquentable. Récuser l'étiquette d'"extrême droite" parachève ce travail de normalisation.

    D'autre part – et comme souvent –, la présidente du FN utilise les mêmes ficelles que son père. Déjà, en 1995, Jean-Marie Le Pen avait dénoncé la qualification d'extrême droite et poursuivi deux journaux, Le Monde et Libération, pour cette raison. La justice l'avait débouté, considérant qu'il s'agissait, de sa part, d'un "abus de droit", visant, "de façon délibérément dissuasive, à censurer le vocabulaire du journaliste".

    "FAUTE DÉONTOLOGIQUE"

    A l'époque, Le Pen père avait plaidé que son mouvement relevait de la "droite nationale" et n'avait rien à voir avec l'extrême droite des ligues et des mouvements fascistes d'avant-guerre. Sa fille y ajoute un autre argument : le Front national ne serait "absolument pas" né, voilà quarante ans, du regroupement de groupuscules d'extrême droite.

    Elle sait pourtant parfaitement que c'est une contrevérité. Le FN a bien rassemblé, à l'origine, des néofascistes d'Ordre nouveau, des anciens de la collaboration, des soldats perdus de l'OAS, des nationalistes révolutionnaires et des poujadistes. Elle le sait d'autant mieux que, pour être élue à la présidence du mouvement, en 2011, elle avait "assumé tout l'héritage" du FN – son code génétique, en quelque sorte.

    Pour elle, qualifier son parti d'"extrême droite" serait donc, carrément, une "faute déontologique". Redisons-le donc clairement : par sa seule position sur l'échiquier politique français, autant que par ses idées et son projet, le Front national est, aujourd'hui comme hier, un mouvement d'extrême droite.

    Sa dénonciation du "système" et des élites, la préférence (ou priorité) nationale qu'elle veut imposer, la stigmatisation de l'immigration et de l'islam, la condamnation de l'Union européenne et du "mondialisme" en font un parti réactionnaire.

    Un parti opposé aux principes républicains d'égalité, de fraternité et de liberté – en l'occurrence de liberté de la presse –, dès lors que Mme Le Pen prétend dicter à chacun son vocabulaire et ses analyses.


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  • En France, 17 000 personnes vivent dans des bidonvilles

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-09-27T20:32:53+02:00" itemprop="datePublished">27.09.2013 à 20h32</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-09-27T20:43:47+02:00" itemprop="dateModified">27.09.2013 à 20h43</time> | Par

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    Un bidonville aux alentours de Paris en mai 2013. On en compte 400 en France.

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    Près de 17 000 personnes vivent dans près de 400 bidonvilles en France. C'est l'un des principaux enseignements de l'état des lieux dressé par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), dans le cadre du suivi de la circulaire du 26 août 2012 sur l'évacuation des campements illicites. Parmi ces milliers de personnes vivant dans une extrême précarité figurent 4 300 enfants. Ces informations ont été collectées pendant l'été 2013 par les correspondants en région de la Dihal.

    DES CAMPEMENTS RÉPARTIS INÉGALEMENT SUR LE TERRITOIRE

    CARTE des Camps

     

    Parmi ces 17 000 habitants de bidonvilles, 13 000 vivent dans des campements ne disposant pas de gestion des déchets. 3 700 ne disposent pas d'accès à l'eau. Le rapport indique notamment des diagnostics fait par la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes sur cinq territoires différents.

    C'est en Ile-de-France que l'on trouve le nombre le plus important de campements illicites, sachant qu'à lui seul le département de Seine-Saint-Denis abrite un cinquième des habitants de bidonville à l'échelle nationale. Viennent ensuite les régions du Nord-Pas-de-Calais, des Pays de la Loire et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

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    153
    Île-de-France
    41
    Provence-Alpes-Côte-d'Azur
    36
    Pays-de-la-Loire
    35
    Rhône-Alpes
    28
    Languedoc-Roussillon
    14
    Alsace
    9
    Midi-Pyrénées
    6
    Aquitaine
    5
    Nord-Pas-de-Calais
    4
    Auvergne
    3
    Bourgogne
    3
    Poitou-Charentes
    2
    Basse-Normandie
    2
    Champagne-Ardenne
     

    Les données ne s'intéressent pas à l'origine ethniques des personnes dans les campements illicites. Cependant, une majorité de ces personnes viennent de pays d'Europe de l'Est.

    Le rapport rappelle par ailleurs les missions d'éducation et de prévention santé effectuées dans ces bidonvilles, notamment des campagnes de vaccinations. La Dihal souhaite par ailleurs renforcer "la lutte contre les discriminations" dont sont victimes les populations vivant dans les campements illicites, ainsi que la lutte contre "les réseaux criminels actifs dans certains campements", exploitant la pauvreté des gens y vivant.

    Vendredi, lors d'une journée d'échanges autour du bilan de la circulaire, Dominique Baudis, le défenseur des droits, a accusé le gouvernement de ne pas la mettre en œuvre correctement, notamment sur l'absence de décision de justice préalable à l'évacuation de ces campements.

    Lire à ce sujet : Roms : le défenseur des droits s'en prend au gouvernement

     Alexandre Léchenet
    Journaliste au Monde


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    Les Roms, cibles des surenchères politiques

    à l'approche des municipales

    LE MONDE | <time datetime="2013-09-20T11:27:29+02:00" itemprop="datePublished">20.09.2013 à 11h27</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-09-20T16:11:06+02:00" itemprop="dateModified">20.09.2013 à 16h11</time> | Par

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    <figure class="illustration_haut">

    Avec Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet évoquait les thèmes de la sécurité, près de la tour Eiffel le 19 septembre.

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    Cibles éparses et faciles à atteindre, les Roms sont tout désignés pour jouer le rôle de bouc émissaires en année électorale. Le poids de l'extrême droite, un dossier inextricable, des campements déplacés de commune en commune : tous les ingrédients sont réunis pour en faire les "vedettes" de la campagne des municipales. A six mois du scrutin, les premières salves tirées à leur endroit donnent le ton.

    "Vous avez l'impression qu'on harcèle beaucoup les Roms ? Parce que moi, j'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens", s'était enflammée Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) sur i-Télé, mercredi 18 septembre. Ce qu'elle a répété à l'envi, jeudi, lors d'un déplacement au Champ-de-Mars en compagnie de Rachida Dati. Le duo qui s'était déchiré avant la primaire à Paris est à l'unisson dans l'argumentaire anti-Roms. "Il y a un véritable harcèlement à la sortie des écoles auprès des enfants. Allez voir. J'assume complètement qu'il faut les faire partir", a renchéri la maire du 7e arrondissement.

    Lire aussi : NKM droitise sa campagne en évoquant le "harcèlement des Roms"

    Version Copé, les musulmans arrachaient des pains au chocolat de la bouche des mauvais pratiquants pendant le ramadan, version Dati, les Roms "s'accrochent au cartable" des écoliers. NKM, qui présentait, lundi, ses mesures pour la sécurité des Parisiens, a assimilé "les bandes de Roms" aux "filières du grand banditisme". Dans L'Opinion, la candidate socialiste, Anne Hidalgo, a jugé "inacceptables la stigmatisation et l'instrumentalisation politicienne du dossier des Roms".

    Très embarrassés par cette question, les maires de gauche savent toutefois qu'ils ne peuvent s'en tenir à ce type de réplique. La gestion du dossier des Roms dans la métropole lilloise, où l'évacuation du plus gros camp, installé à Lille-Sud (près de 1 000 personnes), a été achevée mercredi, pourrait ainsi coûter cher à Martine Aubry dans les urnes.

    Lire : Evacuation d'un camp de Roms à Lille

    Après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, à l'été 2010, elle s'était opposée à la politique menée par la droite en instaurant un moratoire bloquant les expulsions pendant près d'une année. L'opposition lui avait alors reproché d'avoir créé un appel d'air dans la métropole. Entre 2007 et 2013, le nombre de Roms est passé de 600 à 3 200. De quoi susciter la grogne des habitants touchés de près par l'installation de ces camps sauvages. A Lille-sud, quartier touché par le chômage et la délinquance, le bidonville d'un millier de Roms a crispé un électorat pourtant acquis à la gauche. Le FN pourrait y récupérer des voix.

    Mme Aubry a écrit en avril aux habitants de Lille-Sud pour dire qu'elle comprenait leur ras-le-bol. Dans cette lettre, elle qualifiait la situation "d'intolérable pour les riverains en proie à une insécurité ressentie et vécue quotidiennement".

    A l'heure des démantèlements de camps, c'est au tour des écologistes de s'en prendre à Mme Aubry, en lui reprochant d'avoir demandé l'évacuation sans que des solutions de relogement soient trouvées. "Errance, fragilisation, interruption de la scolarisation des enfants et des jeunes, coup d'arrêt au processus d'insertion en cours : voilà ce que signifie en général une expulsion sans solution", dénonce Lise Daleux, élue lilloise pour le groupe des élus EELV.

    Tandis que Mme Aubry est prise entre deux feux, le problème n'est toujours pas réglé : si certains sont soulagés de ne plus avoir de campements sauvages près de chez eux, d'autres voient désormais affluer des Roms à la recherche de terrain. C'est le cas dans le Nord. Les maires de Croix et à Wasquehal n'ont pas manqué de réagir.

    En début de semaine, Régis Cauche, maire UMP de Croix, avait exprimé sa crainte d'incidents "très graves" entre les habitants de sa commune et des Roms. "Et si un Croisien commet l'irréparable, je le soutiendrai", avait-il ajouté, avant de regretter cette "phrase malheureuse ". Dans une lettre adressée jeudi au président de la République, le maire de Wasquehal, Gérard Vignoble (UDI), se dit inquiet du "climat généré (...) épouvantable et dangereux" dans la métropole lilloise, qui "pousse les citoyens à des positionnements radicaux".

    Lire aussi : Le maire de Croix crée l'émoi en appuyant le rejet des Roms par sa population

    Gérald Darmanin, jeune député UMP et candidat à la mairie de Tourcoing (Nord) se dit "assez d'accord avec les propos de NKM appliqués à la métropole lilloise". "Je suis bien obligé de constater que les Roms harcèlent aussi les nordistes", dit-il. Son programme ? "D'abord le bilan : s'ils sont là, c'est la faute de Martine Aubry et du maire de Tourcoing, Michel-François Delannoy (PS). Ensuite mon engagement d'être un maire réactif qui n'attendra pas pour réagir et ne laissera pas s'installer les camps de Roms".

    A Montreuil (Seine-Saint-Denis), c'est Dominique Voynet, maire sortante, qui doit répondre de sa gestion du dossier. "Un dossier extrêmement difficile qu'[elle] a pris à bras-le-corps", assure-t-elle, en expliquant qu'elle a mis en place des "logements relais". Mais elle affirme pour autant qu'elle ne "pêche pas par naïveté".

    Un délicat entre-deux qui ouvre une brèche à Razzy Hammadi, député PS et candidat non déclaré pour les municipales à Montreuil. Lui juge que Mme Voynet a eu une gestion "hasardeuse" du problème avec des "discours et des actions peu rigoureux". "Lorsqu'une majorité municipale n'est pas claire sur l'évacuation de toute occupation illégale alors aucune politique lisible n'est possible", souligne-t-il. "Les Montreuillois sont solidaires et font des efforts, il y a une limite qu'il faut savoir entendre et traduire en acte", ajoute-t-il.

    Derrière les municipales, se profilent les européennes. Où l'on retrouve les Roms en "vedettes". "Les partis de gouvernement ne doivent pas être eurobéats, prévient M. Darmanin. J'attends du président de la république qu'il renégocie un Schengen pour revenir sur la liberté de circulation de certains pays."

    Lire aussi : Roms : Marine Le Pen évoque "une ambiance de guerre civile"

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