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Par marialis2.2 le 4 Février 2013 à 12:41
Pluie de nominations à l'UMP
PARIS (AFP) - 03.02.2013 22:45 lien
Douze vice-présidents, soit vingt au total, et onze nouveaux secrétaires généraux adjoints: l'organigramme de l'UMP s'est considérablement enrichi dimanche soir avec une pluie de nominations annoncée sur le site internet du parti.
Cette nouvelle série vise à satisfaire les motions en lice lors du congrès de novembre et à continuer de maintenir l'équilibre entre les soutiens de Jean-François Copé et de François Fillon, qui se sont déchirés après le vote des adhérents cet automne, avant de s'accorder sur la constitution d'une direction collégiale et un nouveau vote en septembre 2013.
Aux huit vice-présidents, quatre copéistes et quatre fillonistes, nommés le 15 janvier dernier, s'ajoutent douze nouveaux noms, parmi lesquels Rachida Dati (pro-Copé), dont les relations sont notoirement mauvaises avec M. Fillon, Hervé Gaymard (pro-Fillon) ou encore l'ancien ministre des Sports Jean-François Lamour.
Au titre des motions, sont nommés vice-présidents Guillaume Peltier (Droite forte), Jean Leonetti (France moderne et humaniste), Thierry Mariani (Droite populaire), Patrick Ollier (Gaullistes) et Bernard Perrut (Droite sociale).
La Droite forte de Guillaume Peltier, passé durant sa jeunesse par le FN, le MNR de Bruno Mégret, puis le MPF de Philippe de Villiers, avait recueilli 27,8% des voix au vote des adhérents, prenant la première place après une campagne très active et des propositions choc, comme l'interdiction du droit de grève des enseignants. Autre atout, la motion reprenait le nom de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, la France forte.
Dans une équipe que certains, même à l'UMP, n'hésitent pas à qualifier discrètement d'"armée mexicaine", s'ajoutent aussi douze secrétaires généraux adjoints. En plus de Marc-Philippe Daubresse (pro-Copé), nommé le 15 janvier, apparaissent entre autres les copéistes Franck Riester (l'un des deux seuls députés UMP favorable au mariage homosexuel), Geoffroy Didier et Camille Bedin, et les fillonistes Valérie Boyer, Dominique Dord et Eric Berdoati.
Ancien trésorier de l'UMP, le député de Savoie Dominique Dord avait démissionné en pleine crise du parti, en livrant un violent réquisitoire contre Jean-François Copé, qu'il accusait d'"utilisation abusive" des moyens du parti durant la campagne.
Une bonne partie des ténors de l'UMP se retrouvent au sein d'un comité politique de 34 membres, qui se réunira tous les mardis matin. Y figurent MM. Copé et Fillon, leurs lieutenants, ainsi que les anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin ou Alain Juppé. Bruno Lemaire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand et François Baroin intègrent aussi ce comité.
Enfin, le parti a aussi composé une nouvelle commission d'investiture et une commission de révision de ses statuts, toutes deux co-présidées par Jean-François Copé et François Fillon.
© 2013 AFP
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Par marialis2.2 le 1 Février 2013 à 16:09
Copé et Wauquiez contre le mariage gay et Taubira : peut-on faire mieux dans l'odieux ?
Modifié le 31-01-2013 à 15h51
Temps de lecture : 4 minutesLE PLUS. C'est un véritable spectacle que nous offrent les députés, à l'occasion du débat sur le mariage pour tous. L'UMP ne compte rien lâcher, Jean-François Copé et Laurent Wauquiez ayant trouvé une cible de choix en la personne de Christiane Taubira, la ministre de la Justice. Quitte à user d'arguments peu honnêtes, selon notre chroniqueur Bruno Roger-Petit.
Édité par Aude Baron Auteur parrainé par Benoît Raphaël
Jean-François Copé, entouré de Michele Tabarot et Christian Jacob lors du débat sur le mariage homosexuel (Chesnot/Sipa)
La dignité de Christiane Taubira relève désormais du sacerdoce.
Depuis Robert Badinter, jamais un ministre de la Justice n'avait été aussi attaqué. Elle endure désormais une campagne de dénigrement semblable à celles qui frappaient, au début des années 80, le ministre qui avait débarrassé la France de la peine de mort (ce qui devait, selon les ancêtres de l'UMP d'aujourd'hui, mettre fin à la civilisation, provoquer la décadence française et attirer les criminels du monde entier). Et comme Robert Badinter, Christiane Taubira doit affronter une sorte d'usine à mensonges et manipulations, peu encline à l'honnêteté intellectuelle, dont les plus remarquables hérauts sont Jean-François Copé et Laurent Wauquiez, qui se sont encore illustrés ce mardi à l'Assemblée nationale.
Copé accuse Taubira honteusement
Jean-François Copé avait décidé de dénoncer la circulaire émise par la ministre et permettant de sortir d'une zone de non-droit une quarantaine d'enfants nés par GPA à l'étranger, mais possédant un père français. Le président de l'UMP avait décidé d'en faire l'incarnation des dérives qui seront, selon lui, engendrées par le mariage gay : la généralisation d'enfants conçus par mères porteuses.
Durant la séance des questions au gouvernement, Jean-François Copé a donc accusé Christiane Taubira et le gouvernement d'avancer masqués et d'avoir émis "cette circulaire en catimini". Le problème, c'est que cette circulaire n'a jamais été prise "en catimini", mais a été annoncée et présentée par la ministre de la Justice en commission des lois le 16 janvier dernier, sans que les 38 députés UMP présents (voir la liste) ce jour-là ne s'en offusquent, d'autant que la ministre avait réaffirmée l'opposition du gouvernement à l'instauration en France de toute GPA rémunérée : la preuve en images grâce au Huffpo.
GPA : la circulaire "secrète" de Taubira..... par LeHuffPost
Laurent Wauquiez, pour sa part, avait été désigné pour être l'orateur défendant la demande d'un référendum sur le projet de loi de mariage pour tous. Consacrant 20 des 30 minutes de son intervention à la circulaire Taubira relative à la GPA (que d'énergie pour empêcher 40 enfants innocents d'être français...), il tenta, entre deux saillies anti-gays sous couvert de naturalisme, de prouver que la Constitution, contrairement à ce que prétend le gouvernement, autorise le gouvernement à recourir au référendum sur les questions sociétales.
Petites falsifications entre amis
Le problème, c'est que le même Laurent Wauquiez a co-signé un petit précis de droit constitutionnel en 2002 (les 101 mots de la démocratie française) dans lequel il précisait, page 144, que le référendum sur les questions de société était impossible. Jean-Jacques Urvoas, le président de la Commission des lois, en citant ce texte oublié, s'est offert un joli succès oratoire à l'encontre de Laurent Wauquiez.
Qui a suivi, tout au long de la journée de ce mardi passé, les débats sur la réforme du mariage, a pu constater que la majorité de l'UMP hostile au mariage, multipliait ainsi les petites falsifications, les petits arrangements avec la vérité, les petites réécritures de l'histoire.
Sans aucune empathie, Wauquiez la cloue au sol
Le moment le plus pénible de la soirée survint lorsque Catherine Lemorton, présidente de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée, fit état de ce que les propos des orateurs de l'UMP (notamment Henri Guaino, mais aussi François Fillon et Jean-François Copé) destinés à ériger la filiation biologique au-dessus de toutes les autres, au nom d'un naturalisme imprégné de judéo-christianisme ultra, blessaient les parents et les enfants (50.000) nés par dons de gamètes. Catherine Lemorton le sait d'autant mieux qu'elle est elle-même la mère de deux enfants conçus de cette façon. Et de souligner que l'insistance à sacraliser la seule filiation biologique revenait à signifier aux familles ayant eu recours à des dons de sperme ou d'ovocytes, de même qu'aux familles ayant eu recours à l'adoption qu'elles étaient des sous-familles, avec des sous-parents et des sous-enfants.
Le discours, bien que vif, ce qui peut se comprendre, était digne. Et le propos plus qu'admissible.
Et que croyez-vous qu'il arriva ?
Au lieu de montrer un peu d'empathie, un peu de compassion, Laurent Wauquiez s'empara du micro pour stigmatiser encore et encore Catherine Lemorton (qui bouillonnait sur son banc) jugeant son "comportement indigne d'une présidente de commission" et la clouant d'un sommaire et définitif : "Quel que soit votre itinéraire personnel, je vous invite à reprendre vos esprits!" Puis il en termina, visiblement satisfait de ce que l'on ne peut nommer autrement que l'expression de sa goujaterie.
Peut-on faire mieux dans l'odieux ?
Jean-François Copé et Laurent Wauquiez ne lassent pas de questionner sur la nature de l'homme de droite de 2013. Sont-ils sincèrement convaincus de ce qu'ils disent ou le disent-ils par opportunisme, sans se soucier du jugement de l'histoire ?
Pourquoi ce plaisir que l'on pressent pervers, à blesser, abaisser, humilier ces Français invisibles et silencieux, donc sans défense, et ce par tous les moyens ?
Pourquoi ces mensonges éhontés, aussitôt dénoncés après avoir été prononcés parce qu'énormes ?
Et surtout, comment devient-on Jean-François Copé et Laurent Wauquiez ?
* La liste des 38 députés UMP présents le 16 janvier en Commission des lois : Hervé Mariton, Patrick Devedjian, Éric Ciotti, Nathalie Kosciusko-Morizet, Dominique Bussereau, Bernard Gérard, Georges Fenech, Sébastien Huyghe,Guy Geoffroy, Jean-Pierre Decool, Patrick Ollier, Philippe Goujon, Jean-Frédéric Poisson, Xavier Breton, Philippe Gosselin, Marie-Jo Zimmermann, François Vannson, Françoise Guégot, Philippe Houillon, Pierre Morel-A-L'Huissier, Didier Quentin, Jean-Luc Warsmann, Guillaume Chevrollier, Guillaume Larrivé, Marianne Dubois, Daniel Fasquelle, Anne Grommerch, Jacques Lamblin, Philippe Le Ray, Céleste Lett, Gilles Lurton, Laurent Marcangeli, François de Mazières, Edouard Philippe, Michel Piron, Lionel Tardy, Michel Terrot et Philippe Vitel
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Par marialis2.2 le 1 Février 2013 à 12:05
Municipales 2014 à Paris : quand Fillon se cache derrière NKM pour se venger de Dati
Modifié le 01-02-2013 à 09h26 lien
Temps de lecture : 4 minutesLE PLUS. Le député de Paris laisse Jean-François Copé jouer son rôle d'opposant. Mais ses ambitions semblent intactes pour 2017. Selon notre chroniqueur Thierry de Cabarrus, il pourrait renoncer à être candidat en 2014 dans la capitale et lancer NKM dans les jambes de Rachida Dati.
Édité par Louise Pothier
François Fillon dans les studios de TF1 à Boulogne-Billancourt le 21 novembre 2012 (PLATIAU/SIPA)
François Fillon est en mode minimum. Le rival de Jean-François Copé traverse la séquence du mariage pour tous en faisant juste ce qu'il faut pour satisfaire ses amis et montrer qu'il est toujours là, aux aguets, à ses ennemis.
En réalité, il poursuit sa cure de discrétion, prend de la hauteur, semble abandonner ses ambitions municipales à Paris pour se consacrer à son objectif, 2017, sans oublier quand même de régler ses comptes avec Rachida Dati.
Discret, il colle aux basques de Copé
Un homme politique, quand il est en mode veille, continue quand même de fonctionner comme une machine de guerre, certes en silence, certes au ralenti, mais tous les rouages fonctionnent et ont leur particularité propre. Ainsi François Fillon, avec ses allures bon enfant, son côté "Hollande de droite", son côté dormeur, est-il une redoutable mécanique à tuer ses adversaires.
Jean-François Copé, qui vient de partager avec lui quelques minutes de temps de parole à l'Assemblée nationale, peut certes se vanter d'avoir été le plus repris des deux par les médias pour sa prestation spectaculaire et mensongère contre la circulaire Taubira quand François Fillon a fait le strict minimum, mais il aurait tort de se réjouir trop vite. Son adversaire lui colle aux basques et a défini ses priorités.
Officiellement, Fillon lui laisse le rôle de premier opposant puisque, pour l'instant, c'est Copé le président de l'UMP et il le regarde se démultiplier dans les médias en s'efforçant de retrouver du crédit après la séquence mortifère de leur guerre à l'UMP. Mais il n'en a pas fini avec son rival, loin de là.
Il renoncerait à la mairie de Paris
Mercredi 29 janvier, devant 150 parlementaires du parti (députés, sénateurs et députés européens), le député de Paris a réuni ses fidèles. Il leur a dit, à propos de son éventuelle candidature à la mairie de Paris en 2014 : "Je n'ai rien décidé encore. Aussi, je vous demande de cesser d'écouter les rumeurs." Des rumeurs qui prétendent qu'il aurait renoncé pour mieux se consacrer à son objectif: mettre la main sur l'UMP
Pour autant, "le Point" n'hésite pas à évoquer un "plan secret" et à écrire : "Selon nos informations, le député de Paris ne sera pas candidat à la succession du socialiste Bertrand Delanoë en mars 2014, mais il sera très impliqué dans la bataille."
Et d'expliquer que François Fillon déjeune ce midi avec... Nathalie Kosciusko-Morizet qui ne cache plus ses ambitions d'être candidate à la primaire de l'UMP pour l'investiture du parti aux municipales parisiennes.
Il ne manque plus qu'une confirmation que cela ne l'intéresse plus de la part de celui qu'on annonçait à tort comme candidat face à Anne Hidalgo et... Rachida Dati pour que NKM officialise ses ambitions. Cela devrait être fait dans les jours qui viennent, à condition que tous deux trouvent un accord. Par exemple, l'abandon par la jeune femme de toute prétention pour la présidence de l'UMP ?
Dati le harcèle depuis deux ans
Fillon va laisser le champ libre à Nathalie Kosciusko-Morizet. Et il va tout faire pour que celle-ci ne laisse aucune chance à Rachida Dati. Vengeance personnelle ? Sans doute. Il enrage contre celle qui, depuis deux ans, ne rate pas une occasion pour le harceler, le stigmatiser, dénoncer son comportement de notable prêt à s'installer dans le fauteuil de maire de la capitale sous prétexte qu'il a été Premier ministre.
L'ancienne garde des Sceaux lui voue une telle détestation, s'acharne tellement à détruire son image que cette constance dans la haine a fini par être efficace et que Fillon a dû se résoudre à l'évidence: les municipales à Paris seront bien l'occasion d'un spectaculaire combat de femmes entre la dauphine désignée de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo et la représentante de l'UMP.
Sauf que Fillon n'a pas dit son dernier mot. Lui qui, a-t-on appris dans un livre "Ça m'emmerde, ce truc", serait capable, comme de nombreux hommes politiques, de "coups bas", pourrait bien utiliser les qualités de NKM (elle est jeune, brillante, déterminée et femme) pour attaquer Rachida Dati sur son propre terrain, celui de la modernité. La maire du VIIe arrondissement ne cesse de répéter qu'un combat de femmes à Paris "aurait de la gueule" ? Qu'à cela ne tienne !
2017... et la direction de l'UMP ?
L'ex-garde des Sceaux a compris que l'affaire se présentait mal pour elle en voyant les sondages. Aussi est-elle partie en campagne la première. Elle ferraille avec Anne Hidalgo sur le dossier des transports, publie une tribune dans "le Journal du Dimanche".
Et puis, crime de lèse-majesté, un rival (proche de NKM) apparaît au sein de l'UMP pour conquérir... "sa" mairie du 7e.
Pendant ce temps, François Fillon fait semblant de regarder ailleurs. Désormais loin des bruits et de la fureur qui accompagnent la conquête de la capitale, le député de Paris fourbit ses armes pour 2017.
Lui qui se refusait à mettre en place des réseaux fillonistes a changé d'avis sous la pression de ses amis. Éric Ciotti et Jérôme Chartier auraient reçu la mission de développer des antennes locales de son club, "France.9" qui, selon "Le Point", va changer de nom.
En mars, il devrait faire une tour de France des fédérations UMP, histoire de voir si les adhérents et les militants sont derrière lui, après l'épisode désastreux de l'élection interne du parti. Il devrait décider en juin s'il décide d'être candidat "par devoir" à la présidence de l'UMP.
En attendant, ses amis affirment que François Fillon pourrait faire "une importante déclaration" d'ici une dizaine de jours. Et s'il nous annonçait simplement le retrait de sa candidature à Paris au profit de Nathalie Kosciusco-Morizet ? Et si NKM devenait du même coup un petit caillou dans l'escarpin de Rachida Dati ?
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Par marialis2.2 le 30 Janvier 2013 à 17:25
Demain, le mariage pour tous ?
Le texte sur le mariage ouvert aux homosexuels arrive au Parlement. lien
Société
En direct - Wauquiez : «L'enfant n'est pas un objet»
30 janvier 2013 à 12:13 (Mis à jour: 16:58)
Laurent Wauquiez le 8 octobre 2012. (Photo Bertrand Guay. AFP)Récit de la journée Les députés reprennent les discussions sur le mariage pour tous ce mercredi après-midi. Suivez les débats en direct en vidéo.
L'essentiel
Le débat sur le mariage pour tous a débuté hier à l’Assemblée nationale. L’examen du projet de loi devrait durer deux semaines, soirées et week-ends inclus.
La journée de mardi a été marquée par l'intervention de la garde des Sceaux Christiane Taubira, qui a qualifié «d'acte d'égalité» cette réforme, tout en démentant qu'il s'agisse d'un «mariage au rabais». Du côté des détracteurs du texte, l'UMP Henri Guaino a notamment dénoncé une «négation de la différence des sexes».
Plus de 5 000 amendements au texte ont été déposés, principalement par la droite et l'extrême droite.
Promesse phare de la campagne de François Hollande, cette réforme divise la société française : dimanche, entre 125 000 et 400 000 partisans du mariage pour tous se sont rassemblés à Paris. Le 13 janvier, les opposants au projet de loi étaient entre 340 000 et un million à avoir manifesté dans la capitale.
17 heures. Les «amalgames de l'opposition»
Le président des députés PS, Bruno Le Roux, juge que l’UMP fait des «amalgames», preuve de «la pauvreté» de ses «arguments», sur une circulaire Taubira qui «rappelle simplement le droit» et «n’a rien à voir avec la gestation pour autrui».
16h45. «L'enfant n'est pas un objet»
Laurent Wauquiez (UMP) présente la motion référendaire de l’opposition, signée par 69 députés, mais tient à débuter son propos par une critique de Christiane Taubira et du gouvernement : «Il n’y a pas de place pour les anathèmes. Par la litanie de vos attaques, vous avez transformé cette Assemblée en arène. Nous exprimions des craintes, nous étions des ringards. Et maintenant que nous avons l’audace de défendre nos positions, vous nous accusez d’obstruction.» L’Assemblée est dissipée, chaque camp se renvoie les attaques. «Ecoutez, ça vous instruit», entend-on du côté de l’UMP.
Wauquiez poursuit : «Le sujet qui nous guide, notre préoccupation majeure, c'est la question de la place de l'enfant dans la société. Les données naturelles, y compris le sexe, contribue à affirmer sa place dans la société. L'enfant est un sujet, et non un objet, auquel chacun aurait droit.» «Ce vers quoi nous nous dirigeons, est bien la marchandisation du corps féminin, la possibilité de louer le corps d’une femme pour faire un enfant.» Huées de la gauche. Sur son perchoir, Claude Bartolone peine à faire revenir le calme. Wauquiez continue son discours, citant Victor Hugo et Olympe de Gouges, et critiquant le «cours d’histoire» donné par Christiane Taubira mardi. «Les députés refusent que vous rameniez la République en arrière, et c’est pour cela que nous réclamons un référendum. Pour que les Français puissent s’exprimer sur l’ensemble de votre projet de société, qui va du mariage à la gestation pour autrui, mais que vous tentez de faire adopter dans la pénombre et l’obscurité.»
16h35. Dans le vif du sujet
Les débats dans l’hémicycle sur le projet de loi de mariage pour tous débutent. Bernard Accoyer (UMP) prend la parole en premier. Suivront notamment dans l’après-midi Franck Riester - un des deux députés UMP qui votera pour -, Yves Jégo (UDI), Jean-François Copé (UMP), François Fillon (UMP) ou encore Elisabeth Guigou (PS).
A lire aussi le portrait de Franck Riester
16h30. «La droite tente de faire du bruit»
Dans la salle des quatre colonnes de l’Assemblée nationale, les députés de gauche viennent à la rescousse de Christiane Taubira, éreintée par la droite pour sa circulaire sur la nationalité des enfants nés à l'étranger d’une gestation pour autrui (GPA). «La droite tente d’utiliser tous les moyens pour faire du bruit et rendre plus pénible le travail parlementaire», analyse Erwann Binet (photo AFP), rapporteur du projet de loi de mariage pour tous. «Jean-François Copé dit que Christiane Taubira aurait signé ce texte en catimini. C’est complètement faux, cette circulaire avait été annoncée il y a quinze jours de manière publique, face aux députés de droite et de gauche.» Erwann Binet soutient que la circulaire «n’est absolument pas une légalisation de la GPA. Il s’agit d’un simple rappel à la loi, en l’occurrence pour dire que ces enfants nés à l'étranger sont français et que les tribunaux doivent leur remettre un certificat de nationalité».
A lire aussi le portrait d'Erwann Binet
Sergio Coronado, député EE-LV, dénonce quant à lui le «faux procès fait à la Garde des Sceaux». Mais sur la GPA, l'élu ne tient pas le même discours de stricte opposition que ses collègues socialistes : «Je suis tout à fait disposé à ce qu’on fasse une mission d’information dans d’autres pays pour qu’on ne s’enferme pas dans je ne sais quels fantasmes sur la marchandisation du corps d’autrui.»
A lire aussi notre décryptage : Gestation pour autrui : ce que va changer (ou pas) la circulaire
15 heures. Coup d’envoi des questions au gouvernement VIDEO
La séance de questions au gouvernement tourne au duel entre la droite et Christiane Taubira. La ministre de la Justice est interrogée à trois reprises par les députés UMP sur la circulaire sur la nationalité des enfants nés à l'étranger d’une gestation pour autrui. Jean-François Copé, patron de l’UMP et député de Seine-et-Marne, ouvre le bal. «Les masques sont tombés!», lance-t-il.
Viennent ensuite Jean-Christophe Fromantin (Hauts-de-Seine) et François de Mazières (Yvelines). Fromantin demande «expressément et personnellement» une «clarification» sur la question de la gestation pour autrui. «Si le gouvernement est pour, la circulaire Taubira est-elle une première étape? A l’inverse, si le gouvernement est contre la GPA, pourquoi laisser passer cette circulaire?», questionne-t-il.
A lire «Neuilly-son-maire», le portrait de Jean-Christophe Fromantin
A chaque fois, la garde des Sceaux redit sa volonté de maintenir la circulaire. Ce à quoi l’opposition répond par une bordée de «Démission ! Démission !» «Je rappelle simplement que la circulaire concerne un acte administratif et non judiciaire. Elle est fondée sur des documents établis sur la base du droit», déclare Taubira, qui accuse l’opposition «d’organiser un amalgame» et rappelle qu’elle s’est expliquée mi-janvier sur la position du gouvernement à propos de la Gestation pour autrui. «Le gouvernement reste opposé à la GPA», répète-t-elle, comme elle l’a déjà fait à la sortie du Conseil des ministres, dans la matinée.
Dans les rangs, beaucoup de députés gesticulent pour signifier que la ministre «nage» et «rame» dans ses réponses, tandis que de nombreux autres appellent à sa démission. En signe de soutien, les députés socialistes se lèvent pour applaudir la garde des Sceaux.
14h30. «Débat vicié»
Sur Twitter, Patrick Devedjian estime que la circulaire Devedjian a «vicié» le débat sur le mariage pour tous.
13h05. Bataille de communiqués après la circulaire Taubira
L'irruption de la question de la gestation pour autrui, à travers la question de la nationalité des enfants nés de cette technique, suscite moult réactions. Dans un communiqué, Camille Bedin, secrétaire nationale de l'UMP à l'égalité des chances, dénonce le «passage en force du gouvernement», qui a à ses yeux «fait passer, dans le plus grand secret, une circulaire reconnaissant la GPA en France !» «En plein débat parlementaire sur la loi Taubira, qui doute encore de la suite logique entre mariage pour les couples de même sexe, PMA et GPA?», s'indigne-t-elle encore.
Le PS n'a pas tardé à livrer son propre communiqué en forme de «Désintox», réaffirmant que la circulaire «ne légalise pas la gestation pour autrui», ce que le gouvernement s'est employé à marteler depuis ce matin. Les socialistes y démentent également un «passage en force» ou «dans le secret», en rappelant que la «circulaire a été annoncée par la garde des Sceaux lors de son audition par la commission des Lois de l’Assemblée nationale le 16 janvier 2013.»
13 heures. Mariton exige le renvoi du débat
Premier effet boomerang de la circulaire Taubira, l'UMP Hervé Mariton (photo AFP), fervent opposant au projet de loi sur le mariage pour tous, réclame que le débat soit renvoyé. «C'est extrêmement grave ! Cette circulaire signifie la régularisation, en France, d'enfants nés illégalement. Ce ne sont pas de "petits fantômes de la République" (ndlr, comme le dit Claude Bartolone). Ils sont Américains et il y a pire comme nationalité!, assure-t-il. Il s'agit là d'un élément nouveau majeur et cela justifie que l'on renvoie le débat». «Nous exigeons le renvoi du débat !».
10 heures. Une circulaire polémique lien
Voilà qui pourrait donner lieu à des débats houleux dans l'hémicycle. La ministre de la Justice Christiane Taubira a fait parvenir aux tribunaux une circulaire leur demandant de ne plus refuser la délivrance de certificats de nationalité française au seul motif qu’ils concernent des enfants nés de mère porteuse à l'étranger. Bien que ne figurant pas dans le projet de loi actuel sur le mariage pour tous, la question de la gestation pour autrui a fait irruption dans l'argumentaire des opposants au projet de loi à plusieurs reprises.
Ainsi, le député UMP Jean Leonetti (photo AFP) accuse le gouvernement «d'avancer masqué». «Après avoir affirmé que le Pacs n’aboutirait jamais au mariage puis que le projet de loi sur le mariage homosexuel n’aboutirait ni à la procréation médicale assistée ni à la gestation pour autrui, une fois de plus les faits démentent les engagements pris», proteste le député des Alpes-Maritimes dans un communiqué.
La Chancellerie, elle, précise qu'il ne s'agit en rien d'une «reconnaissance de la gestation pour autrui».VIDEO
A lire aussi : L’obstruction parlementaire, une vieille pratique
Mardi soir. Les opposants ne désarment pas
Mardi soir, alors que venait de débuter l'examen du projet de loi à l'Assemblée nationale, plus d'une centaine de catholiques intégristes ont répondu à l'appel de l'Institut Civitas et se sont rendus devant le Palais Bourbon, pour «prier contre les forces du mal». Retrouvez ici le récit de la journée de mardi.
Photo Kenzo Tribouillard. AFP
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Par marialis2.2 le 16 Janvier 2013 à 02:15
Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-01-15T19:14" itemprop="datePublished" pubdate=""> 15/01/2013 à 19:14</time> - Modifié le <time datetime="2013-01-15T19:19" itemprop="dateModified"> 15/01/2013 à 19:19 </time>
lienPour ne froisser personne, tous les postes ont été doublés. Sauf que dans l'ombre, et en l'absence de Fillon, certains grincent déjà des dents.
La nouvelle équipe dirigeante de l'UMP a été dévoilée mardi soir. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
Les lieutenants de François Fillon sont-ils en deuil ? Cravatés de noir, les députés Jérôme Chartier et Éric Ciotti ont l'air de se rendre tout droit au cimetière. Et Valérie Pécresse a beau avoir revêtu une veste d'un rouge flamboyant, son visage semble ravagé par la douleur. En ce mercredi après-midi, ils ne se rendent pas au cimetière mais au siège parisien de l'UMP, pour la présentation de la nouvelle équipe dirigeante du parti. Le président proclamé de l'UMP, Jean-François Copé, a convié tous les nouveaux membres de la direction pour faire une jolie photo de famille. Derrière son pupitre et entouré de son armada de dirigeants, il a dévoilé en grande pompe le nouvel organigramme composé avec son rival François Fillon. Après la dissolution dans la matinée du R-UMP, le groupe de députés fillonistes à l'Assemblée, cette présentation marque définitivement la sortie de crise actée par l'accord signé le 17 décembre entre les deux rivaux.
Une légion de dirigeants
En se répartissant les postes, Copé et Fillon ont organisé la paix armée. Les deux rivaux codirigent les très stratégiques commissions d'investiture et de révision des statuts de l'UMP. Les autres responsabilités ont été partagées à égalité entre copéistes et fillonistes : la vice-présidence revient à Luc Chatel et Laurent Wauquiez ; le secrétariat général est occupé par Michèle Tabarot et Valérie Pécresse ; les fédérations sont gérées par Édouard Courtial et Éric Ciotti ; les élections par Nadine Morano et Dominique Bussereau. Le projet est récupéré par Valérie Debord, Bruno Retailleau et Hervé Mariton. L'animation du parti est organisée par Philippe Cochet et Jérôme Chartier. Quatre vice-présidents ont aussi été choisis : le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, Brice Hortefeux, Christian Estrosi et Roger Karoutchi. Une légion de vice-présidents et de secrétaires généraux adjoints devraient aussi être nommés fin janvier. L'objectif ? "Travailler collectivement et faire en sorte que toutes les sensibilités sont représentées" explique Luc Chatel. "Noyer tout le monde dans un organigramme compliqué pour nous endormir et pour mieux exercer son pouvoir" suspecte un filloniste.
Copé-Fillon, deux stratégies distinctes
Jean-François Copé profite aussi de la présentation de son équipe dirigeante pour scénariser son opération reconquête. Au plus bas dans les sondages après un mois de guerre interne, le président du parti veut reconstruire son image dans l'opinion et s'imposer comme l'opposant numéro un face à François Hollande. Droit comme un i, devant les caméras, Copé surjoue donc l'apaisement. Il est ravi d'être la vedette, puisque François Fillon brille par son absence. "Je souhaite l'esprit le plus collégial possible. Je peux confesser que je suis dans un esprit ouvert et qu'il y a de part et d'autre la volonté de tourner la page", martèle-t-il. Une stratégie qui n'a rien à voir avec celle de François Fillon, absent pour des raisons personnelles. "François ne veut pas mettre les mains dans le cambouis, il aspire à prendre de la hauteur", justifie l'un de ses fidèles. Dans les prochaines semaines, le député de Paris entend être "à mi-chemin" entre un Sarkozy qui est "nulle part" et un Copé qui est "partout".
Les fillonistes mangent leur chapeau
En fin d'après-midi, une fois que tous les chapeaux à plumes ont été présentés aux journalistes, les fillonistes se dirigent vers la sortie. Un brin agacés par Copé, ils glissent quelques phrases assassines. "Il ne faut jamais surjouer, sinon rien n'est crédible", lâche Jérôme Chartier, député du Val-d'Oise. Aujourd'hui, les fillonistes mangent leur chapeau tant ils ont l'impression que Copé instrumentalise cette journée pour lancer son opération reconquête. Pour tenir bon, ils se répètent que, grâce à la détermination de leur champion, cette direction collégiale empêche Copé d'avoir la main sur tout l'appareil. Et après tout, il n'y a que neuf mois à tenir. Selon l'accord de paix, un nouveau président doit être élu en septembre.
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