• Dernière modification : 10/07/2013 

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    La coalition laïque insatisfaite

    du plan de transition politique égyptien

    Hazem El-Beblaoui
    © AFP

    Après avoir refusé le plan de transition du président égyptien par intérim, le camp des libéraux demande que le texte soit amendé. Les Frères musulmans, eux, ont affirmé sur FRANCE 24 qu'ils ne participeraient pas au gouvernement.

    Par FRANCE 24 (vidéo)  lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Après avoir été rejeté le plan de transition égyptien, prévoyant des pouvoirs étendus pour le nouveau président par intérim et un calendrier pour la tenue de législatives d'ici à 2014, le Front de salut national (FSN), principale coalition libérale égyptienne, a fait savoir, via un communiqué, qu'il demandait des modifications.

    De leur côté, les Frères musulmans sont toujours opposés à la "déclaration constitutionnelle" du président par intérim, Adly Mansour. "Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes [...] ramène le pays à la case départ", a

    Le Front de salut national (FSN) revient sur son rejet du décret constitutionnel
    Par Sonia DRIDI, correspondante FRANCE 24 au Caire

    déclaré Essam al-Erian, sur son compte Facebook.

    Le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations de masse, a lui aussi regretté de ne pas avoir été consulté pour l'élaboration du plan de transition et proposé des amendements.

    Le nouveau Premier ministre, Hazem el-Beblaoui, a, pour sa part, reconnu qu'il serait difficile de faire l'unanimité."Évidemment, nous respectons l'opinion publique et nous essayons de nous conformer aux attentes, mais il y a toujours un moment où il faut choisir. Il n'y pas qu'une possibilité. On ne peut pas satisfaire tout le monde", a-t-il déclaré à l’agence Reuters.

    Les Frères musulmans refusent de participer au gouvernement

    Mardi 9 juillet, un porte-parole de la présidence, Ahmed al-Muslimani, avait annoncé que "quelques postes au gouvernement seront offerts au Parti de la liberté et de la justice" (PLJ), le bras politique des Frères musulmans.

    Mais la confrérie a fait savoir qu'elle refusera de participer au gouvernement, comme l'a confirmé l'un de ses porte-parole, Mohamed Soudane, sur l'antenne arabe

    Un porte-parole des Frères musulmans annonce que la confrérie n'entrera pas au gouvernement
     
    Dès le départ, nous étions opposés à l'idée de participer à ce gouvernement de coalition. Et après le crime perpétré contre les pro-Morsi, tués dans les manifestations, car c'est un vrai crime, nous sommes encore plus catégoriques.

    de FRANCE 24. "Nous nous opposons depuis le début à ce qui se passe en Égypte", a-t-il avancé.

    "Comment voulez-vous que nous acceptions de participer au gouvernement de transition ? […] Ce serait participer à un crime", a-t-il poursuivi. "Les Égyptiens versent leur sang tous les jours, nous devons être loyaux envers eux […] La situation en Égypte est aujourd’hui pire que celle qui prévalait avant la révolution du 25 janvier 2011", a-t-il conclu.

    Funérailles sous haute tension

    Dans la nuit, les attaques de militants armés contre une base de la police et deux points de contrôle ont fait deux morts dans plusieurs endroits de la péninsule du Sinaï.

    Ces violences sont survenues le jour même où les Frères musulmans enterraient les dizaines de manifestants tués lundi au cours d'un rassemblement en faveur du président Morsi au Caire.

    Les funérailles des victimes de lundi se sont déroulées dans un climat d'extrême tension prévalant depuis la destitution par l'armée le 3 juillet du président islamiste, trois jours après des manifestations monstres de l'opposition.

    Les violences de lundi ont fait au moins 51 morts et 435 blessés, selon les services des urgences. Selon la confrérie, des soldats et des policiers ont ouvert le feu sans aucune raison sur les manifestants. L'armée, pour sa part, a dit avoir répliqué après une attaque de "terroristes armés". "Cela n'était pas une manifestation pacifique", les partisans de Mohamed Morsi ont utilisé "des mitraillettes et des pistolets", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty. Le président par intérim a ordonné l'ouverture d'une enquête.

    Washington "prudemment encouragé"

    Les États-Unis sont "prudemment encouragés" par le calendrier électoral en Égypte après l'annonce par les autorités du pays de la tenue de législatives au plus tard début 2014, a indiqué mardi le porte-parole de la Maison Blanche.

    "Nous n'allons pas imposer de dates. Nous sommes prudemment encouragés par [...] un projet potentiel d'avancer vers un processus démocratique et des élections, à la fois législatives et présidentielle", a déclaré Jay Carney au cours d'un point de presse.

    "Nous appelons toutes les parties à s'engager dans un dialogue sur ce processus et à ne pas [...] refuser d'y participer", a-t-il précisé.

    Le département d'État a lui aussi appelé les Frères musulmans, partisans du président déchu Mohamed Morsi, à prendre part à cette transition, pourtant déjà contestée par un de leurs responsables.

    Avec dépêches


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  • Dernière modification : 09/07/2013 

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    Hazem el-Beblaoui, un économiste libéral devenu Premier ministre égyptien

    Hazem el-Beblaoui, un économiste libéral devenu Premier ministre égyptien
    Hazem El-Beblaoui
    © AFP

    Le Premier ministre annoncé Hazem el-Beblaoui, âgé de 76 ans, est un économiste libéral de renommée internationale. Sa nomination semble d'ores et déjà satisfaire les activistes.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    L'annonce de sa nomination semble faire l'unanimité ou presque. Hazem el-Beblaoui, nommé mardi à la tête du gouvernement égyptien, est un économiste libéral réputé déjà rompu à l'exercice gouvernemental.

    En juillet 2011, quelques mois après la chute de Hosni Moubarak, Hazem el-Beblaoui est nommé vice-Premier ministre et ministre des Finances dans le gouvernement de Essam Charaf. Le gouvernement civil est alors sous l'autorité du Conseil suprême des forces armées (CSFA) du maréchal Hussein Tantaoui, l'organe dirigeant du pays.

    "La nomination d’El-Beblaoui satisfait les activistes"
     
    Par Sonia DRIDI, correspondante FRANCE 24 au Caire

    En octobre de la même année, il démissionne pour protester après la mort de manifestants coptes lors de violents affrontements avec l'armée devant le bâtiment de la télévision d'État. Cette démission est toutefois refusée par le Conseil militaire. En décembre 2011, il quitte ses fonctions lors d'un changement de gouvernement.

    Agé de 76 ans, Hazem el-Beblaoui a fait des études au Caire, ainsi qu'à Grenoble et Paris, où il a décroché un doctorat d'État en économie. C'est alors que débute sa longue carrière dans plusieurs institutions économiques privées et publiques, égyptiennes et internationales. De 1983 à 1995, il dirige notamment la Export Development Bank of Egypt, avant de rejoindre la commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale, qui regroupe de nombreux pays arabes. De 2001 à 2011, il intégre le Fonds monétaire arabe à Abou Dhabi en tant que conseiller.

    Une forte popularité auprès des révolutionnaires

    Populaire auprès des révolutionnaires, Hazem el-Beblaoui été décoré par la légion d’honneur en France, précise Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 au Caire.

    Le nouveau Premier ministre, qui a enseigné dans plusieurs universités égyptiennes et étrangères, est l'auteur de nombreuses publications et ouvrages traitant de questions économiques en arabe, en français et en anglais.

    Un temps pressenti pour devenir Premier ministre, le Prix Nobel de la Paix Mohamed el-Baradei, figure de l'opposition laïque, devient pour sa part vice-président en charge des Relations internationales.

    Avec dépêches


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    Egypte : "Ils tiraient, ils avançaient, ils tiraient, ils avançaient"

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-07-08T18:52:10+02:00" itemprop="datePublished">08.07.2013 à 18h52</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-07-08T19:02:23+02:00" itemprop="dateModified">08.07.2013 à 19h02</time> | Par

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    Au moins 50 militants pro-Morsi ont été tués, lundi, dans une attaque de l'armée. Des témoignages évoquent un carnage délibéré, destiné à faire reculer les islamistes.

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    Caire (Egypte), envoyé spécial. L'ambulancier fume une cigarette, adossé à la cahute d'un vendeur de boissons fraiches, à la sortie de l'hôpital de Madinat Nasr, un quartier de l'est du Caire. "L'armée et la police ont tiré sur le peuple sans raison, c'est aussi simple que ça", raconte-t-il sous couvert d'anonymat, à propos de l'attaque par les forces de sécurité égyptiennes, lundi 8 juillet, d'un sit-in islamiste, au cours de laquelle un soldat et une cinquantaine de manifestants ont été tués, selon un bilan encore provisoire.

    "Même les blessés se faisaient matraquer. Le moindre manifestant qui osait dire 'Morsi est mon président', prenait une raclée." Il jette son mégot, et avant de rejoindre son ambulance, lâche, le visage décomposé : "Je vis dans ce pays et j'ai peur pour lui." Au deuxième étage de l'hôpital, Abdel Hafez Saber, un ingénieur agronome de 38 ans, est allongé dans un lit poissé de sang. Il a été touché par balle en trois endroits – les deux cuisses et le bras – avant d'être frappé à la tête, désormais enveloppé d'un gros bandage.

    Lire les dernières informations : "L'armée présente ses "condoléances", mais ne tolérera aucune 'menace'"

    Comme des milliers d'autres militants et sympathisants des Frères musulmans, il manifestait devant le club des officiers de la garde républicaine, un bâtiment de Madinat Nasr, où la rumeur veut que Mohamed Morsi, le président islamiste déposé mercredi par l'armée, soit séquestré. Vendredi, un premier accrochage avec le cordon de soldats déployés devant le club avait fait trois morts dans les rangs des pro-Morsi. Mais la foule, bien décidée à maintenir la pression sur l'armée, n'avait pas reculé d'un mètre.

    Lundi, selon Abdel Hafez Saber, qui est originaire d'Alexandrie, les militaires sont revenus à la charge avec la ferme intention de "nettoyer" le site. Vers 3 h 45 du matin, alors que les manifestants étaient occupés à prier, les forces de sécurité ont attaqué depuis "trois directions à la fois", explique-t-il.

    "DES GRENADES LACRYMOGÈNES, PUIS DE LA GRENAILLE ET DES TIRS À BALLE RÉELLE"

    "Il y a d'abord eu des tirs de grenades lacrymogènes que nous leur avons renvoyées. Puis de la grenaille et des tirs à balle réelle". Ali Hassan, son voisin de chambre, blessé par balle dans le haut de la cuisse, décrit une opération soigneusement planifiée, qui a pris par suprise les manifestants. "On était en train de prier, les enfants dormaient, il n'y avait aucune provocation de notre part, affirme-t-il, à rebours de la version de l'armée qui soutient que des "terrorsites armés" ont tenté de pénétrer de force dans le club de la garde républicaine.

    "Et puis ils se sont mis à attaquer, poursuit Ali Hassan. Ils tiraient, ils avançaient, ils tiraient, ils avançaient." Selon le chef des urgences de l'hôpital, Seifeddin Abdel Shakour, la localisation des impacts de balles, relevés sur les cadavres, ne trahit aucune consigne de tir spécifique. "On a trouvé des impacts sur toutes les parties du corps, pas seulement dans la tête ou le thorax, dit-il. Cela montre qu'il n'y avait pas d'intention de 'tirer pour tuer'. Mais cela témoigne aussi du fait qu'aucun effort n'a été fait pour épargner des vies humaines".

    Signe de l'extrême brutalité de l'attaque, un chauffeur d'ambulance a été tué et un brancardier blessé, selon Ahmed Al-Morsi, superviseur à l'organisation égyptienne des ambulanciers. Un imam de l'université Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, figure aussi parmi les blessés. Coiffé du traditionnel turban rouge et blanc, il est couché sur un brancard, à l'entrée des urgences, la jambe bandée du pied au genou.

    "Nous formions une chaîne humaine au premier rang, entre les militaires et les manifestants, pour éviter tout dérapage, raconte ce religieux de 31 ans nommé Hatem Farid Mahdi. On coopérait avec les soldats de la garde républicaine, on leur donnait de l'eau. Et puis sans la moindre sommation, ils se sont mis à attaquer." Circulant de chambre en chambre pour relever le nom des blessés, Hassan Shedid, un avocat dépêché par les Frères musulmans, parle de "massacre perpétré contre des manifestants pacifiques".

    UNE COMMISSION D'ENQUÊTE "EN COURS DE FORMATION"

    Vêtu d'un costume vert olive bon marché, ce petit homme assure qu'une commission d'enquête est en cours de formation et que ses conclusions seront transmises au procureur général du Caire. Le président par intérim, Adli Mansour, tout en exprimant sa peine pour les victimes, a appuyé la version de l'armée. Il a évoqué "une tentative d'invasion du QG de la garde républicaine" et exhorté les pro-Morsi à se tenir à l'écart des installations militaires.

    A la sortie de l'hôpital, une doctoresse interpelle les journalistes étrangers. "Et vos collègues égyptiens, où sont-ils ?", demande-t-elle, en référence à l'absence manifeste de reporteurs locaux, dans les couloirs de l'hôpital. "Est-ce que cela n'en dit pas long sur ce qui se passe dans ce pays ? Est-ce que c'est ça, la fameuse 'relance de la révolution' dont les manifestants de Tahrir ne cessent de parler" ?

    Lundi matin, la principale chaîne de l'audiovisuel public égyptien ne parlait pas des morts dans les rangs de manifestants islamistes. Elle se contentait d'évoquer le sort de l'officier tué par balle dans les événements de la nuit et de passer en boucle des images, impossibles à authentifier, attestant d'actes de violence de la part des islamistes. On y voyait notamment des officiers de police, extirper des couteaux et quelques balles, de l'intérieur de sacs qui aurait été abandonnés sur le site de la confrontation.

    La télévision égyptienne montrait aussi des images d'adolescents en train de lancer divers objets, notamment des cuvettes de toilettes, depuis le toit d'un immeuble, sur ce que l'on imagine être les forces de sécurité déployées en-dessous. "Regardez-moi ces terroristes, il faut les flinguer, s'emportait Ashraf Al-Khadem, le propriétaire d'une agence de voyage, qui regardait ces images, dans le lobby d'un hôtel. Quand on se fait agresser, tirer n'est pas un luxe, c'est un droit."

    Pour l'armée, l'objectif est rempli. Les alentours du club de la garde républicaine ont été dégagés. Un cordon de blindés supplémentaires s'est déployé. Repliés quelques centaines de mètres plus loin, derrière un mur de briques construit à la va-vite, les pro-Morsi se préparent au prochain assaut.

    </article>

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-07-08T16:37" itemprop="datePublished" pubdate=""> 08/07/2013 à 16:37</time>

    Ahmed Al-Tayeb, principale autorité sunnite du pays, avait apporté jeudi sa caution à la "feuille de route" présentée par l'armée pour la transition.

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    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Égypte : le grand imam d'Al-Azhar "en retrait" jusqu'à la fin des violences <figcaption>

    © KHALED DESOUKI / AFP

    </figcaption></figure></header>

    Le grand imam Ahmed Al-Tayeb d'Al-Azhar, la principale autorité sunnite d'Égypte, a annoncé lundi qu'il se plaçait "en retrait" jusqu'à la fin des violences en Égypte, qui ont fait au moins 42 morts dans la matinée. Dans un communiqué qu'il a lu à la télévision d'État, il a annoncé sa décision de se mettre en réserve. L'imam avait apporté jeudi sa caution à la mise en place d'une "feuille de route" présentée par l'armée pour mener la transition après le coup militaire qui a renversé le président islamiste Mohamed Morsi, à la suite de manifestations de masse réclamant son départ. Le patriarche copte orthodoxe Tawadros II et des responsables de l'opposition anti-Morsi ont également soutenu cette feuille de route.

    Alors qu'aucun délai n'a été donné pour la transition, l'imam Al-Tayeb a réclamé lundi que soit "annoncée la durée de la transition" qui ne devra pas excéder, selon lui, "six mois". Il a également appelé à créer "sous deux jours maximum un comité de réconciliation nationale" dans le pays où les violences liées à la polarisation politique ont fait plus d'une centaine de morts depuis près de deux semaines de mobilisation des pro et des anti-Morsi. Il a également demandé une "enquête immédiate" sur les circonstances de la mort d'au moins 42 personnes tuées lundi matin, selon un haut responsable des services d'urgences, durant une manifestation de partisans du président déchu Morsi.

    Les Frères musulmans ont dénoncé des tirs de l'armée et de la police pendant la prière de l'aube, tandis que l'armée a assuré avoir répliqué à une attaque de "terroristes" contre le bâtiment de la Garde républicaine.


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  • Dernière modification : 08/07/2013 

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    Nouveau gouvernement : les salafistes d'Al-Nour se retirent des négociations

    © AFP

    Le parti salafiste Al-Nour a annoncé lundi son retrait de la table des négociations pour mener la transition politique en Égypte. Le consensus nécessaire à la désignation d'un nouveau gouvernement va être difficile à trouver.

    Par FRANCE 24 (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Alors que des centaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi étaient rassemblés dimanche place Tahrir au Caire, la transition politique tente de s’organiser en Égypte, cinq jours après le coup d'État militaire qui a écarté le président islamiste du pouvoir. Toutefois, l'opération s'avère difficile.

    Le parti salafiste Al-Nour, force politique indispensable pour former un gouvernement, s'est retiré lundi des négociations, en raison du "massacre" perpétré, selon lui, par l'armée contre des partisans des Frères musulmans devant un bâtiment de la Garde républicaine au Caire. 

    Al-Nour s’était déjà opposé aux propositions de nomination de l’exécutif faites par la présidence d’intérim : le prix Nobel de la paix, Mohamed el-Baradei a d'abord été proposé samedi comme Premier ministre, puis dimanche le nom de Ziad Bahaa Eldin a été suggéré pour assurer la vice-présidence.

    Refus de Mohamed el-Baradei et Ziad Bahaa Eldin

    Le choix d'El-Baradei, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), comme chef du gouvernement, annoncé samedi soir par l'agence officielle Mena et plusieurs sources politiques et militaires, s'était déjà heurté aux objections d'Al-Nour. 

    Le Front du salut national (FSN)

    Le Front du salut national, présidé par le prix Nobel de Paix Mohamed el-Baradei, est composé de plusieurs groupes et partis laïcs de l’opposition libérale et de gauche.

    La coalition a été formée par El-Baradei, Sabahi et Moussa à la suite de la déclaration constitutionnelle du président Morsi en novembre 2012.

    Le principal objectif des responsables de cette coalition, plus réformiste que révolutionnaire, a été de s'opposer et de fragmenter les islamistes au pouvoir sous Morsi.

    Le parti salafiste a également exprimé ses réserves concernant la nomination de Ziad Bahaa Eldin, figure de proue du Front du salut national (FSN) au poste de Premier ministre. "Nous n'avons pas d'objection personnelle (contre Bahaa Eldin) qui est une figure économique importante [...] nous rejetons sa candidature parce qu'il fait partie du Front du salut national", a déclaré Younès Makhyoun sur la chaîne satellitaire Al-Arabiya.

    Agé de 48 ans, Ziad Bahaa Eldin est un technocrate de centre-gauche, avocat d'affaires de formation. Il a dirigé plusieurs institutions économiques chargées des investissements étrangers ou de la surveillance des marchés, puis fait partie du conseil d'administration de la banque centrale.

    Associé à la transition menée principalement par des mouvements laïques, le parti religieux Al-Nour "veut un technocrate qui fasse consensus ou soit acceptée par 80% à 90%" des Égyptiens, a expliqué Younès Makhyoun, dans la nuit de dimanche à lundi, sur la chaîne satellitaire Al-Arabiya.

    Les nouvelles autorités ne souhaitent pas non plus s'aliéner les salafistes, car les partisans de Mohamed Morsi, issus des Frères musulmans, maintiennent une forte mobilisation dans la rue.

    Avec dépêches


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