•  

    Egypte : l'inquiétude des Coptes de France

    le Vendredi 16 Août 2013 à 10:20
    Par Richard Place

    "Si on veut la stabilité et la prospérité en Egypte, il faut laisser faire les militaires maintenant" © Radio France - Richard Place

     

    L'Égypte s'apprête une nouvelle fois ce vendredi à vivre une journée agitée, après de nouvelles violences jeudi. Mais les violences en Égypte ne se concentrent pas au Caire. Dans d'autres provinces, les chrétiens coptes sont la cible de "représailles". Des événements qui suscitent l'inquiétude de la communauté en France. Jeudi, la messe de l'Assomption à Notre-Dame d'Égypte, à Paris, a donc été célébrée dans un contexte particulier.

    Ils ne sont pas bien nombreux, une douzaine. Ils prient avec ferveur dans cette petite chapelle. Ils sont chrétiens et inquiets. D'ailleurs, durant cette messe, le diacre avoue qu'il avait en tête les églises brûlées ces derniers jours en Egypte : "Nous avons imploré Marie, notre Maman du ciel, de protéger tous les chrétiens. Comme disait le président Nasser : la religion est pour Dieu, la patrie est pour tous. Nous voulons vivre dans un pays laïc et démocratique".

    A l'évocation des Frères Musulmans, la compassion disparaît. Le diacre parle de persécution contre les chrétiens et s'en tient là. Pas un mot pour les manifestants tués cette semaine. Ce paroissien est sur la même ligne. Il le clame :

    "Par la force s'il le faut, l'armée doit contrôler le pays. Si on veut la stabilité et la prospérité en Egypte, il faut laisser faire les militaires maintenant"

    Et il s'étrangle littéralement quand il évoque la position française qu'il juge bien trop clémente à l'égard des Frères musulmans. Il s'appuie notamment sur le témoignage de Georges, l'enfant de choeur : "Je suis arrivé d'Egypte, il y a un peu plus d'un an. On ne peut pas vivre en Egypte. On est persécutés. Ils brûlent les églises, on n'est pas en sécurité là-bas".

    Une jeune femme discrète et menue écoute sans rien dire. Elle est Égyptienne. Elle passe trois semaines à Paris chez sa cousine qu'elle voit pour la première fois, et appelle tous les jours sa famille. Elle sait bien sûr que des églises ont été brûlées mais elle ne veut pas généraliser : "Ce qui se passe actuellement n'est pas lié aux Coptes. C'est du terrorisme tout simplement. Je ne pense pas que ce sont de vrais musulmans qui nous attaquent. Ceux que je connais sont aimables et pacifiques. J'ai beaucoup d'amis musulmans".

    Elle rentrera dans quelques jours en Egypte, persuadée qu'une solution démocratique sera bientôt trouvée.

    Par Richard Place


    votre commentaire
  • EN DIRECT |

    Egypte : au moins 70 morts au Caire dans les manifestations du "vendredi de la colère"

    le Vendredi 16 Août 2013 à 13:41 mis à jour à 19:38
    Par Pierrick de Morel, Anne Orenstein

    Les affrontements enttre pro et anti-Morsi ont repris ce vendredi au Caire. © Reuters -

    Amr Abdallah Dalsh

     

    Les manifestations du "Vendredi de la colère" à l'appel des Frères musulmans ont rapidement dégénéré au Caire et dans le reste du pays. Les forces de l'ordre sont autorisées à tirer à balles réelles sur eux s'ils s'en prennent à des bâtiments publics. Les violences des deux jours précédents ont officiellement fait au moins 623 morts. Lors de la grande prière du vendredi, les Frères avaient appelé à la vengeance pour leurs morts. France Info vous propose de suivre en direct cette journée sous haute tension en Egypte.

    >>> Revivez la crise égyptienne depuis la destitution de Morsi

    >>> À lire : Vinci et Bouygues ont commencé à évacuer leur personnel

    >>> À lire : L'inquiétude des Coptes de France

    _______________________________________________________

    19:36 Présent au Caire, le journaliste de France Info Etienne Monin revient sur les affrontements qui ont eu lieu sur le pont du 6 Octobre entre pro-Morsi et forces de l'ordre.

    Le pont du 6 Octobre théâtre d'affrontements violents entre pro-Morsi et policiers. Etienne Monin (00:00:46)
     

    Lecture
     
    Partager

    19:25 Les dirigeants des principaux pays de l'UE ont entamé des consultations pour essayer de définir une position européenne commune sur les événements en cours en Egypte. François Hollande a ainsi eu des échanges avec Angela Merkel, avec Enrico Letta et avec David Cameron.

    18:49 Les Nations unies viennent d'indiquer que le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques Jeffrey Feltman se rendra au Caire "dans les prochaines semaines".

    18:45 Le bilan humain s'alourdit, et passe désormais à 70 morts. L'AFP signale que des quartiers entiers sont transformés en champs de bataille.

    18:32 Sur les ondes de France Info, Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée des Français à l'étranger, demande aux ressortissants français de différés ou d'annuler leurs voyages en Egypte. 

    Les ressortissants français appelés à différer ou annuler leurs voyages en Egypte  (00:01:57)
     

    Lecture
     
    Partager

    18:25 François Hollande et le président du Conseil italien Enrico Letta se sont entretenus par téléphone de la situation en Egypte. Ils ont appelé à une "réaction européenne coordonnée au niveau des ministres des Affaires étrangères".

    18:24 Voici les endroits de la capitale égyptienne où ont actuellement lieu des affrontements entre les pro-Morsi et l'armée. Des heurts ont également été constatés à Alexandrie et à Ismaïlia.

      

    "Jour de colère" en Egypte : le point sur la situation de ce vendredi © IDÉ

    18:18 24 policiers ont été tués dans les violences au cours des dernières vingt-quatre heures, selon un responsable des services de sécurité.

    18:16 Image forte saisie par un Cairote en début d'après-midi : des manifestants inscrivent leurs noms sur leurs bras pour faciliter leur identification si jamais ils étaient tués durant les manifestations.

    18:13 Au moins douze personnes ont été tuées dans une mosquée du Caire.

    18:00 L'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin, nous fait parvenir ses photos prises dans la manifestation et dans mosquée transformée en hôpital de campagne près de la place Ramsès.

    Pont du 6 octobre à 16:00 © Radio France Etienne Monin

    Sur le pont du 6 octobre. Etienne Monin © Radio France

    42 morts comptes dans deux mosquées vers la place Ramsès. Etienne Monin © Radio France


    Frères musulmans sur le pont du 6 octobre © Radio France Etienne Monin

    Près du commissariat Es Bakaiya au centre des affrontements © Radio France Etienne Monin

    17:55 Sur la télévision d'Etat un bandeau dit "L'Egypte combat le terrorisme". Pendant ce temps, les Frères musulmans affirment agir "contre le coup d'état".

    17:39 Les Frères musulmans lancent des appels pour recevoir l'aide de médecins. Ils ont monté un hôpital de fortune près de la place Ramsès et disent accueillir de nombreux blessés.

    ("Appel urgent pour des toubibs pour l'hôpital de campagne de la place Ramsès pour traiter des manifestants blessés. Les Egyptiens sont massacrés")

     17:36 La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton invite les Etats membres de l'Union européenne à prendre "des mesures appropriées" pour répondre à la situation en Egypte. 

    17:32 Les affrontements au Caire ont fait près de 50 morts selon la sécurité égyptienne. 

    17:26 La situation devient confuse dans le métro du Caire dans lequel de nombreuses personnes auraient trouvé refuge selon un journaliste sur place.

    17:18 Une journaliste au Caire a pris une photo de manifestants en train de tirer sur des personnes qui essaient d'installer une barricade sur le pont du 15 mai.

    17:12 Dans un message à la télévision, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite affirme qu'il soutient l'Egypte contre "le terrorisme". Il appelle le peuple arabe à s'unir contre ceux qui veulent déstabiliser le pays.

    17:01 L'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin, a compté 29 morts dans la mosquée à proximité de la place où il se trouve. La fusillade est selon lui incessante mais les tirs viennent surtout du poste de police. 

    Le compte rendu de l'envoyé spécial de France Info Etienne Monin au milieu de la fusillade  
     

    Lecture
     
    Partager

    16:47 Le directeur de l'hôpital général du Fayoum annonce que cinq personnes sont mortes et 70 personnes ont été blessées dans sa province.

    16:38 L'opérateur téléphonique français a mis en place des mesures de sécurité pour ses 6000 salariés travaillant en Egypte.

    16:34 Selon plusieurs témoignages, l'église copte de la Vierge Marie sur la corniche dans le quartier de Maadi au Caire.

    16:30 Les manifestants cassent des bouts de trottoir pour en faire des munitions à jeter sur les forces de l'ordre comme on le voit sur cette vidéo tournée près de la place Ramsès.

     

    Heurts près de la place Ramsès au Caire © Sharif Kouddous

    16:13 Le ministre de l'Intérieur recommande fortement aux habitants d'éviter plusieurs zones dans le centre du Caire pour "permettre aux forces de sécurité de se confronter aux terroristes" selon les termes utilisés.

    16:07 L'Allemagne suspend une aide de 25 millions d'euros pour des projets concernant le climat et l'environnement annonce le ministre du développement Dirk Niebel.

    16:04 L'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin témoigne de la violence des combats. Les échanges de coups fusent et plusieurs personnes ont été blessées.

    Échanges de tirs entre pro-Morsi et policiers sous le pont du 6 octobre raconte Etienne Monin (envoyé spécial de France Info au Caire) 
     

    Lecture
     
    Partager

    Etienne Monin, l'envoyé spécial de France Info au Caire © Radio France Christophe Abramowitz

    15:56 L'Egypte annule ses manœuvres navales avec la Turquie pour "ingérence". Istambul a fortement durci le ton envers le Caire en rappellant son ambassadeur après la répression sanglante des jours précédents.

    15:47 Des manifestants pro-Morsi sautent du pont du 6 octobre au Caire. Est-ce pour échapper aux violences ou pour atteindre d'autres rues bloquées par la police ? Les informations sont confuses.

    15:35 Quatre personnes ont été tuées dans des affrontements au centre du Caire selon des témoins.

    15:28 Selon Mahmoud Khattab, ces manifestants écrivent leur nom sur leur bras pour être reconnus s'ils sont tués par balle.

    15:19 François Hollande et Angela Merkel demandent une concertation européenne "urgente". Le Président français et la chancellière allemande appellent à la cessation immédiate des violences et au retour au dialogue. 

    15h03 L'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin est à proximité de la place Ramsès, lieu de rendez-vous des manifestants.

    Les manifestants sont en train de se rassembler place Ramsès raconte l'envoyé spécial de France Info Etienne Monin  
     

    Lecture
     
    Partager

    14:52 Des tirs retentissement dans différents quartiers du Caire.

    14:44 La télévision d'Etat égyptienne montre des hommes armés parmi la foule des manifestants.

    14:39 Des heurts ont commencé sur la place Ramsès.

    14:33 De nombreux témoins rapportent entendre des coups de feu depuis le début des marches des pro-Morsi.

    14:28 Un policier a été tué dans une embuscade au Caire. 

    14:19 La police annonce avoir tué quatre manifestants pro-Morsi dans le nord du pays.

    14:17 L'armée s'est positionnée à plusieurs endroits stratégiques du Caire pour bloquer l'accès des manifestants au centre ville.

    14:11 A Alexandrie aussi, les manifestants pro-Morsi se rassemblent 

    14:05 Les premières images de foules montrent un très grand nombre de manifestants. 

    14:02 Les chars de l'armée barrent les principaux accès au Caire. La police a tiré à la chevrotine et des grenades lacrymogènes sur des manifestants islamistes dans la ville de Tanta dans le nord du pays.

    13:56 Des manifestations ont lieu dans d'autres pays pour soutenir les pro-Morsi, dits "Anti-coup d'état" comme ici en Turquie. Istambul a pris position très fortement contre le gouvernement intérimaire en rappelant son ambassadeur.

    13:44 Les manifestants se rassemblent à plusieurs endroits du Caire comme ici à Mohandessin près de Guizeh.

    13:36 Des heurts ont déjà eu lieu entre police et islamistes dans le nord de l'Egypte.

    13:15 L'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin est près de la place Ramsès au Caire où les manifestants commencent à arriver au cri de "A bas le régime militaire". Les cortèges arrivent de 28 mosquées différentes de la capitale égyptienne. Les Frères musulmans ont prévu de l'occuper.

    Les manifestants sont en train de se rassembler place Ramsès raconte l'envoyé spécial de France Info Etienne Monin  
     

    Lecture
     
    Partager

    13:00 L'Italie et la Grande Bretagne déconseillent désormais de se rendre en Egypte et demandent aux touristes qui se trouvent dans des localités balnéaires d'éviter les excursions. 

    12:22 Les ambassadeurs de l'Union européenne se réuniront lundi à Bruxelles pour faire le point sur la situation en Egypte.

    10:00 Des images du couvre-feu au Caire cette nuit. Les rues vides font penser à une ville morte. Les dernières images filmées du sommet d'un immeuble sont particulièrement saisissantes.

     

    Le couvre feu respecté cette nuit au Caire © MubasherYoum7

    Par Pierrick de Morel, Anne Orenstein


    votre commentaire
  •  

    Comment l'Egypte répond aux critiques

    sur la violence de la répression

    le Jeudi 15 Août 2013 à 11:56    
    lien
    Par Anne Orenstein

    La répression en Egypte © Reuters

     

    Les autorités égyptiennes ont lancé la riposte médiatique après les violences d'hier. Dans un communiqué de l'ambassadeur d'Egypte en France, auquel François Hollande a transmis ce matin sa très grande préoccupation, elles justifient leurs actions contre les pro-Morsi et dénoncent les pressions étrangères et l'ingérence internationale.

    Face aux réactions internationales condamnant la violence de l'intervention armée face aux Frères Musulmans, les autorités égyptiennes veulent mettre les choses au point sur la scène internationale. Le bureau de presse et d'information de l'ambassade d'Egypte à Paris justifie l'action armée en accusant les Frères musulmans.

    Selon ce communiqué, "les manifestants pro-Morsi amassés à Rabaa et à El Nahda, sont très loin de tout pacifisme, malgré les affirmations de leurs dirigeants" et d'aligner les "preuves" de ces dénégations, entre autres :

    • Des routes auraient été coupées dans plusieurs provinces ;
    • Des armes et des munitions auraient été découvertes place El Nahda ;
    • Des frères musulmans auraient appelé au meurtre contre l'armée, la police et les Egyptiens ;
    • Les pro-Morsi auraient tiré à balles réelles depuis les toits sur les forces de l'ordre ;
    • Des postes de police auraient été attaqués pour libérer des prisonniers et des armes volées ;
    • Des églises auraient été brulées pour créer un conflit confessionnel.

    Dans une deuxième partie, les autorités répondent explicitement aux critiques en dénonçant notamment l'ingérence internationale :

    "Ce qui se passe actuellement en Egypte, est une affaire intérieure et (...) l'Egypte n'acceptera aucune pression étrangère ou ingérence internationale dans ses affaires".

    L'ambassade ajoute que la loi a été violée par les Frères musulmans ainsi que la volonté du peuple et qu'une solution diplomatique avait auparavant été recherchée grâce à l'action de délégations étrangères. 

    Par Anne Orenstein


    votre commentaire
    • <header>Egypte : la police autorisée à tirer </header>
    • <header>sur les manifestants violents<hgroup>

      Des violences ont éclaté jeudi, au Caire et d'autres plusieurs grandes villes. Un bâtiment public a été incendié et des membres des forces de l'ordre ont été tués.

       

      </hgroup><section class="articleBody" id="middleColumn">
      <figure id="image_418747"> Un bâtiment public a été incendié dans le quartier de Giza, au Caire, le 15 août 2013. <figcaption>Un bâtiment public a été incendié dans le quartier de Giza, au Caire, le 15 août 2013. (MUHAMMAD HAMED / REUTER</figcaption> </figure>
      </section></header><section class="byline clearfix"> Par

      Mis à jour le <time datetime="2013-08-15T21:56:02+02:00" itemprop="dateModified">15/08/2013 | 21:56</time> , publié le <time datetime="2013-08-15T12:59:16+02:00" itemprop="datePublished">15/08/2013 | 12:59</time>

      </section> <section class="toolbox before" style="position: absolute; top: 0px;"> </section>

      Le Caire s'est réveillé dans la douleur, jeudi 15 août, après une nuit de couvre-feu et au lendemain de l'intervention sanglante des forces de l'ordre contre les partisans de l'ancien président Mohamed Morsi. L'Egypte a à peine eu le temps de compter ses morts que les Frères musulmans, confrérie de l'ex-chef d'Etat, destitué par l'armée, se sont lancés dans la riposte. De nouvelles violences ont éclaté en début d'après-midi.

      Les faits à retenir :

      • Combien de personnes ont été tuées mercredi 14 août ? Le dernier bilan du ministère de la Santé fait état de 525 morts. Mais le décompte ne cesse d'augmenter, et les Frères musulmans avancent les chiffres de 2 200 morts et plus de 10 000 blessés, depuis mercredi.

      • Alors que les Cairotes ont recommencé timidement à sortir dans les rues, vers midi, heure de Paris, les Frères musulmans ont appelé leurs partisans à se rassembler et à manifester dans la capitale, dans la journée. Les violences n'ont pas tardé. En début d'après-midi, des islamistes ont incendié le siège d'un gouvernorat de Guizeh au Caire.

      • Après les attaques de jeudi, dans lesquelles deux policiers et quatre soldats ont été tués, le ministère de l'Intérieur a autorisé la police à tirer sur les manifestants qui s'en prendraient à des biens publics ou aux forces de l'ordre.

      • Plusieurs chefs d'Etat ont convoqué les ambassadeurs égyptiens pour leur demander des comptes, comme à Berlin, Londres et Paris. Le président François Hollande a réclamé que tout soit "mis en œuvre pour éviter la guerre civile". Le président Obama a condamné "avec force" les violences s'inquiétant du "chemin dangereux" emprunté par le pays. Pour marquer sa désapprobation, il a annulé les prochaines manœuvres militaires avec l'Egypte. 

      <aside> </aside>Un bâtiment public a été incendié dans le quartier de Giza, au Caire, le 15 août 2013.

    votre commentaire
  • Monde

    Egypte: Paris et Londres demandent une réunion

    du Conseil de sécurité

    <time datetime="2013-08-15T10:35:35+02:00" itemprop="datePublished">15 août 2013 à 10:35</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-08-15T20:04:57+02:00" itemprop="dateModified">20:04</time>)

    Devant le bâtiment officiel incendié à Guizeh dans la métropole du Caire.

    Devant le bâtiment officiel incendié à Guizeh dans la métropole du Caire. (Photo Muhammad Hamed. Reuters)

    Au fil de la journée Au lendemain d'une journée sanglante ayant fait plus de 500 morts dans le pays, ce jeudi a été marqué par de nouvelles violences.

    L'ESSENTIEL

    • La situation reste sous tension en Egypte au lendemain d'une journée sanglante, après la dispersion des manifestations pro-Morsi. Plusieurs chefs d'Etat dont Barack Obama et François Hollande ont condamné la répression.

    • Mercredi matin, les policiers ont pénétré sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda, où des milliers d’islamistes étaient barricadés depuis un mois et demi avec femmes et enfants pour réclamer le retour de du président destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet.

    • L’opération, très violente, a fait au moins 535 morts civils et 43 chez les policiers selon un bilan établi jeudi matin. Un caméraman de la chaîne Sky News a été tué. Le bilan sera sans doute plus lourd.

    • Les affrontements entre pro et anti-Morsi ont déjà fait plus de 250 morts depuis fin juin, essentiellement des manifestants islamistes. Le vice-président Mohamed ElBaradei a démissionné.

     

    20 heures. Un nouveau bilan fait état 578 morts mercredi dans le pays, dont 535 civils, annonce le ministère de la Santé. Détaillant ce bilan, le ministère a précisé que 228 personnes avaient péri sur la seule place Rabaa al-Adawiya, principal point de rassemblement occupé depuis près d’un mois et demi par les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet.

    En outre, 90 ont péri dans la dispersion de l’autre sit-in pro-Morsi au Caire. Selon les autorités, 43 policiers ont également été tués mercredi dans la journée la plus meurtrière depuis la chute de Moubarak.

    19h55. La France, le Royaume-Uni et l’Australie ont demandé conjointement une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Egypte, ont indiqué jeudi des diplomates. Cette réunion pourrait se tenir sous la forme de consultations à huis clos, ont-ils ajouté.

    19h30. Les Etats-Unis «vont maintenir» leurs relations militaires avec l’Egypte mais les violences «mettent en danger des éléments importants» de la coopération entre les deux pays, affirme le chef du Pentagone Chuck Hagel.

    Plus tôt, le président Barack Obama avait annoncé l’annulation de manoeuvres militaires conjointes avec l’Egypte, mais n’est pas allé jusqu’à couper l’assistance militaire à cet allié stratégique des Etats-Unis.

     

    17h30. Le ministère de l’Intérieur égyptien annonce que la police était désormais autorisée à tirer à balles réelles sur les manifestants attaquant des biens publics ou les forces de l’ordre.

    Cette annonce intervient peu après que des manifestants islamistes ont mis le feu au siège de l’administration d’une province au Caire.

    17h20. Au moins sept soldats égyptiens ont été tués et trois autres blessés dans une attaque jeudi d’hommes armés dans le Nord-Sinaï, ont indiqué à l’AFP des sources au sein des services de sécurité. Les assaillants, membres présumés de la mouvance radicale islamiste, ont visé les militaires qui se trouvaient sous une tente au sud de la ville d’Al-Arich, ont précisé ces sources.

    L’Egypte a déployé en juillet des forces supplémentaires dans cette péninsule largement désertique pour lutter contre les groupes radicaux armés qui y ont multiplié les attaques contre les forces de l’ordre depuis la destitution par l’armée du président Morsi le 3 juillet.

    16h30.  Barack Obama a dénoncé jeudi la répression en Egypte, engagée selon lui «sur un chemin dangereux», et a annoncé l’annulation de manoeuvres militaires conjointes avec le Caire le mois prochain.

    Le président américain s’est toutefois gardé de couper les ponts avec l’armée égyptienne, rappelant les liens de longue date entre Washington et Le Caire et affirmant que c’était aux Egyptiens de déterminer leur propre avenir.

    «Les Etats-Unis condamnent avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire égyptien», a affirmé Obama depuis son lieu de vacances de Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts (nord-est) évoquant en particulier la réinstauration de l’état d’urgence annoncée la veille. «Si nous souhaitons maintenir notre relation avec l’Egypte, notre coopération habituelle ne peut pas continuer comme si de rien n’était lorsque des civils sont tués dans les rues et que les droits régressent», a expliqué le président.

    15h35. Navi Pillay, haut commissaire de l’ONU en charge des droits de l’homme, a demandé jeudi une enquête sur les agissements des forces de sécurité en Egypte dans les affrontements de mercredi. Dans un communiqué publié à Genève, Mme Pillay déclare qu’il «faut une enquête indépendante, impartiale, effective et crédible sur les agissements des forces de sécurité, et tous ceux qui auront été reconnus coupables» devront «en répondre».

    15h25. La Maison Blanche annonce que Barack Obama va s'exprimer sur la situation en Egypte dans l'après-midi, depuis son lieu de vacances de Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts.

    14h55.  Deux policiers ont été tués jeudi dans deux provinces d’Egypte par des militants du camp du président islamiste déchu Mohamed Morsi, ont affirmé à l’AFP des responsables de la sécurité.

    Un policier de 21 ans a été tué par balles dans l’attaque d’un club de la police à Al-Arish, dans la péninsule du Sinaï, un fief des groupes islamistes armés qui visent régulièrement les forces de l’ordre. Un autre a péri dans l’assaut d’un commissariat à Assiout, dans le centre.

    14h45. Le siège de l’administration de la province de Guizeh était en feu dans la métropole, la télévision d’Etat attribuant l’attaque à des «islamistes». La télévision privée CBC montrait également des images du siège du gouverneur de la province de Guizeh en feu. Guizeh est une province qui fait partie de la métropole du Caire

    14h30.  La situation en Egypte présente «toutes les caractéristiques d’un coup d’Etat militaire», a estimé le chef de la diplomatie norvégienne. «Un président élu a été démis, un vice-président a démissionné et l’homme fort (actuel) est un chef militaire», a expliqué le ministre des Affaires étrangères Espen Barth Eide.

    12h45. Le bilan officiel se monte désormais à 525 morts selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, dont 482 civils. Détaillant ce bilan à l’AFP, Khaled al-Khatib, chef des services d’urgence égyptiens, a précisé que 202 personnes avaient péri sur la seule place Rabaa al-Adawiya, principal point de rassemblement occupé depuis près d’un mois et demi par les partisans du président islamiste Mohamed Morsi.

     Une affiche de Mohamed Morsi, place Rabaa al-Adawiya, jeudi. 

    Une affiche de Mohamed Morsi, place Rabaa al-Adawiya, jeudi. (Reuters)

    12h35. Londres a également convoqué l’ambassadeur d’Egypte pour demander aux autorités d’agir «avec la plus grande retenue», a annoncé le ministère des Affaires étrangères. «Hier (mercredi) nous avons convoqué l’ambassadeur égyptien pour exprimer notre profonde inquiétude à propos de l’escalade de la violence et des troubles en Egypte», a annoncé un porte-parole du Foreign Office.

    12h20. «Des nouvelles trop douloureuses arrivent malheureusement en provenance d’Egypte: je désire adresser mes prières aux victimes, à leurs familles, aux blessés et à ceux qui souffrent», déclare le pape François lors de son Angélus sur la place centrale de Castel Gandolfo, un petit village près de Rome où se trouve la résidence estivale des papes, avant d'ajouter: «Prions ensemble pour la paix, le dialogue et la réconciliation dans cette chère terre».

    12 heures. Les Frères musulmans appellent leurs partisans à manifester ce jeudi au Caire, au lendemain de la dispersion sanglante de leurs rassemblements par les forces de l’ordre. Les partisans du président Morsi, destitué par l’armée le 3 juillet, appellent à un défilé au départ de la mosquée Imane, au centre de la place Rabaa al-Adawiya, pour dénoncer la mort d’une centaine de manifestants dans l’attaque de mercredi.

    Dans cette mosquée, également QG des dirigeants des Frères musulmans qui n’ont pas été arrêtés, une centaine de cadavres étaient toujours exposés jeudi matin dans la morgue improvisée. Le bilan officiel fait état de 137 morts à Rabaa.

    11h40. L'ambassadeur d'Egypte à Berlin a également été convoqué. «A la demande du ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle (en voyage en Tunisie, ndlr) la position du gouvernement allemand a été signifiée en toute clarté à l’ambassadeur égyptien», a indiqué à l’AFP une porte-parole. Mercredi avant son départ pour Tunis Guido Westerwelle avait appelé «toutes les forces politiques» en Egypte «à empêcher une escalade de la violence».

    11h25.  Le président François Hollande a appelé jeudi à tout mettre «en oeuvre pour éviter la guerre civile» en Egypte. Dans un communiqué, l’Elysée rappelle que le président français a «convoqué l’ambassadeur d’Egypte pour qu’il transmette à ses autorités la très grande préoccupation de la France face aux événements tragiques intervenus dans son pays». 

    Le Président a «condamné avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demandé un arrêt immédiat de la répression. Le droit de manifester pacifiquement doit être respecté, poursuit le communiqué. Ce droit a, bien sûr, comme contrepartie le devoir des manifestants de se comporter de manière pacifique.» François Hollande a par ailleurs souligné que «l’état d’urgence devait être levé rapidement». La France «souhaite que des élections soient organisées dans les meilleurs délais» conclut le communiqué.

     

    11 heures. Le bilan s'alourdit de nouveau : le gouvernement évoque désormais 464 morts dont 421 civils. 3 572 blessés ont également été recensés dans tout le pays, selon ces chiffres fournis par le ministère de la Santé. Selon ce bilan, près de 200 personnes ont péri sur les seules places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire.

     Des corps installés dans une morgue de fortune, au Caire, jeudi. 

    Des corps installés dans une morgue de fortune, au Caire, jeudi. (AFP)

    10h45.  L’Egypte a fermé mercredi son point de passage avec la bande de Gaza pour une durée indéterminée, annonce un responsable de la sécurité. Des centaines de travailleurs palestiniens traversent chaque jour le point de passage de Rafah, dans la péninsule du Sinaï, dans les deux sens. 

    10h30. Selon un nouveau bilan officiel, la dispersion sanglante des camps de manifestants au Caire et les violences à travers l’Egypte ont fait mercredi au moins 370 morts. Le ministère de la Santé a fait état de 327 civils tués à travers le pays – dont 134 dans la dispersion des deux sit-in pro-Morsi au Caire –, tandis que le ministère de l’Intérieur a fait état de la mort de 43 policiers. Il s’agit de la journée la plus meurtrière de l’histoire récente de l’Egypte.

    Ce bilan pourrait cependant être plus élevé car sur la seule place Rabaa al-Adawiya, principal point de rassemblement des manifestants réclamant le retour du président islamiste déposé le 3 juillet par l’armée, un journaliste de l’AFP a dénombré 124 cadavres d’hommes tués pour la plupart par balles. Le ministère de la Santé y a recensé 113 morts, ainsi que 21 à Al-Nahda, l’autre place occupée depuis un mois et demi par les pro-Morsi.

    10 h 15. En France, la présidence de la République fait savoir que l’ambassadeur d’Egypte à Paris a été convoqué à 10 heures à l’Elysée.

    9h30. Un premier bilan de la journée annonce au moins 343 morts pour la journée de mecredi, dont 300 civils.

    9h15.  Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir «rapidement» pour «discuter de la situation en Egypte», a-t-il dit devant la presse à Ankara, estimant que tous les pays membres du Conseil devraient donner leur feu vert à une telle réunion. Il dénonce un «très grave massacre visant le peuple égyptien qui ne faisait que manifester dans la paix» et critique l'«hypocrisie» de la communauté internationale.

    8 heures. L’Egypte se prépare à une nouvelle journée sous haute tension au lendemain de la dispersion sanglante au Caire des manifestations réclamant le retour du président islamiste Mohamed Morsi. Aucun incident majeur n’avait été signalé jeudi à l’aube dans le pays, où le calme était revenu en fin de soirée moins d’une heure après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu, selon des responsables de sécurité joints par l’AFP. A l’issue d’une journée de heurts meurtriers, les autorités avaient décrété l’état d’urgence et un couvre-feu dans la moitié des provinces, dont celles du Caire et d’Alexandrie (nord).

    Ce calme pourrait toutefois n’être que temporaire, la tension restant à son comble dans le pays où les islamistes ont appelé à de nouvelles manifestations tandis que les forces de l’ordre prévenaient qu’elles n’accepteraient aucun nouveau sit-in, après avoir pris le contrôle des deux places du Caire où des pro-Morsi campaient depuis un mois et demi.

      


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique