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    Crash de l'Airbus en Egypte : l'«action extérieure» privilégiée

    Par LIBERATION <time datetime="2015-11-02T15:52:34" itemprop="datePublished">2 novembre 2015 à 15:52   lien </time>
    Les débris de l'Airbus A321 se seraient éparpillés sur environ 20 kilomètres carrés.
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Les débris de l'Airbus A321 se seraient éparpillés sur environ 20 kilomètres carrés. Photo Mohamed Abd El Ghany. Reuters

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    Un dirigeant de la compagnie aérienne russe Metrojet rejette toute défaillance humaine ou technique, et plusieurs éléments plaident pour une explosion en plein vol. Une hypothèse que devra confirmer l'analyse des boîtes noires.

    Le mot «attentat» n’est pas encore prononcé, mais les dernières déclarations officielles à propos du crash de l’Airbus A321 de Metrojet semblent privilégier la piste d’une explosion à bord. Dernière déclaration en date, celle d’Alexandre Smirnov, lundi, lors d’une conférence de presse : «Nous excluons une défaillance technique ou une erreur de pilotage. […] La seule cause possible est une action extérieure.»

    Ce dirigeant de la compagnie aérienne russe assure que «tout porte à croire que dès le début de la catastrophe, l’équipage a perdu le contrôle total.» Il n’a pas précisé les raisons qui poussent la compagnie à soutenir cette hypothèse, sinon que l’appareil «était en excellent état technique» . Il a mentionné que l’avion était «incontrôlable» : «Il ne volait pas mais tombait, et le passage d’une situation de vol à une situation de chute s’explique apparemment par le fait que l’avion a subi un dégât conséquent de sa structure.»

    Autre élément venant appuyer sa thèse : les pilotes n’ont pas «essayé d’entrer en contact radio» avec les contrôleurs aériens au sol. «Nous sommes certains que nos appareils sont en bon état de marche et que le niveau de nos pilotes correspond aux standards internationaux, voire plus», a insisté la porte-parole de Metrojet Oxana Golovina lors de cette conférence de presse.

    à lire aussi : Crash mystère dans le désert

    L’analyse des boîtes noires, qui ont vite été retrouvées sur les lieux du crash (au cœur de la province du Nord-Sinaï), pourra étayer l’hypothèse d’une «action extérieure» et peut-être valider celle de l’attentat revendiqué par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l’avion en représailles aux bombardements russes en Syrie. La piste de la bombe ou du missile pourra également être retenue si des traces d’explosifs sont retrouvées sur les débris.

    La pire catastrophe aérienne jamais connue par la Russie

    L’avion s’est écrasé samedi à l’aube, vingt-trois minutes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh à destination de Saint-Pétersbourg. Il se trouvait alors à plus 9 000 mètres, ce qui correspond à une altitude de croisière. Cette catastrophe aérienne, la pire jamais connue par la Russie, a fait 224 morts (217 passagers et sept membres d’équipage).

    Un autre élément plaide pour l’explosion − accidentelle ou volontaire − en plein vol. «Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d’environ 20 kilomètres carrés», a précisé au Caire Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), cité par les agences russes, précisant qu’il était «trop tôt pour parler de quelconques conclusions». Le MAK est chargé de mener les enquêtes après les catastrophes aériennes en Russie. A ce titre, Viktor Sorotchenko participe à l’enquête sur le crash du vol 9268 de Metrojet en Egypte, aux côtés notamment d’enquêteurs français du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) et d’Allemands du BFU, qui représentent le constructeur Airbus, ainsi que des Egyptiens.

    168 corps retrouvés

    Dimanche soir, un officier de l’armée a assuré que 168 corps avaient été retrouvés, pour certains «loin» du principal morceau de carlingue, dont un à 8 kilomètres. Les autorités égyptiennes ont dû élargir à 15 km le rayon des recherches. Cette dispersion laisse supposer que l’avion s’est désintégré bien avant de toucher le sol. «Toutes les indications dont nous disposons témoignent du fait que la dislocation de la structure de l’avion a eu lieu dans les airs, à haute altitude», a confirmé peu après, depuis l’Egypte, le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien Rosaviatsia, Alexandre Neradko, à la télévision russe.

    L’hypothèse d’un missile envoyé par l’Etat islamique est cependant mise en doute par plusieurs experts ; pour atteindre un avion à cette altitude de croisière, «il faut disposer de missiles difficiles d’utilisation, donc ça paraît peu probable», explique Jean-Paul Troadec, ancien directeur du BEA.

    Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Lufthansa et Emirates, ont annoncé qu’elles ne survoleraient plus le Sinaï «jusqu’à nouvel ordre».

    LIBERATION

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  • <article class="centre"><header id="titre_article">

    Le nouveau canal de Suez,

    pari économique et politique

    Daniel Bastien / Grand reporter | <time datetime="2015-08-05T19:59:44+02:00">Le 05/08 à 19:59, mis à jour à 20:46  lien </time>
    Le nouveau canal de Suez, inauguré en grande pompe ce jeudi à Ismaïlia, est le symbole de la
    « nouvelle Egypte » voulue par le président égyptien Al Sissi - Pan Chaoyue/XINHUA-REA
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      image: http://www.lesechos.fr/medias/2015/08/05/1142452_le-nouveau-canal-de-suez-pari-economique-et-politique-web-021245903164.jpg

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      Le nouveau canal de Suez, pari économique et politique

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    +INFOGRAPHIE + VIDEO Inauguration aujourd’hui de l’ouvrage, en présence de François Hollande. L’Egypte prévoit un doublement du trafic et plus de 250 % d’accroissement des recettes du canal d’ici à 2023. A la clef, la création de plus de 1 million d’emplois sur sa zone économique.

    C’est  « le » chantier du président égyptien Abdel Fattah Al Sissi. Le nouveau canal de Suez, inauguré en grande pompe ce jeudi à Ismaïlia, est le symbole de la « nouvelle Egypte » et le « cadeau au monde » voulus par le maréchal adepte de la répression et en mal de légitimité intérieure et internationale. Cette extension du canal vieux de 146 ans a d’ailleurs répondu au seul  « temps » politique : élu le 3 juin 2014, Sissi a exigé qu’elle soit réalisée en un an – jour pour jour – là où les ingénieurs prévoyaient trois années de travaux… Pari tenu.

     

    Le chantier a été – évidemment – pharaonique… : 37 des 193 kilomètres du canal existant ont été élargis et approfondis et 35 kilomètres de voie parallèle large de 317 mètres ont été construits par 43.000 ouvriers pour un coût total de 7,8 milliards d’euros, financés par souscription auprès des Egyptiens eux-mêmes.

    Doublement du trafic

    L’objectif du Caire : renforcer la position du canal de Suez parmi les toutes premières voies maritimes du monde afin d’augmenter les revenus d’un pays très malmené sur le plan économique : le tourisme s’est effondré et l’investissement étranger a totalement fondu depuis la chute d’Hosni Moubarak en 2011 et les troubles politiques et sécuritaires qui ont suivie.

    La grande nouveauté du  nouveau canal est de permettre une circulation croisée (et non plus alternée) des navires sur son parcours, et de gagner ainsi beaucoup de temps et donc de flux. De quoi augmenter encore sa compétitivité face à Panama. La réduction de la durée du transit de 18 heures à 11 heures et celle du temps d’attente à son entrée de 11 heures à 3 heures devraient conduire à un doublement du trafic. En 2023, 97 bateaux transiteront quotidiennement par le canal contre 49 aujourd’hui, propulsant les recettes de la Suez Canal Authority à quelque 11,7 milliards d’euros à cet horizon contre 4,7 milliards prévus cette année, estime Le Caire. A la condition que le commerce mondial, auquel la vie du canal est liée, reprenne effectivement son souffle.

    Effet de levier sur la plate-forme économique du canal

    L’effet « fluidité » du nouveau canal devrait se doubler d’un véritable levier économique, selon les autorités égyptiennes, dans un pays en mal d’emplois. Près de la moitié des 7,8 milliards d’euros de l’investissement total du projet ont été consacrés au développement de la zone qui borde le canal, afin d’y créer une plate-forme industrielle et commerciale à partir des quatre ports existant (Port Saïd, Port Fouad, Ismaïlia et Suez). S’y ajoutera un centre de services pour les flottes commerciales qui traversent le canal.

    Au total, c’est plus de 1 million d’emplois que le regain d’activité de l’isthme de Suez devrait créer au cours des quinze prochaines années, espère l’Egypte. La cérémonie d’inauguration du nouveau canal, dont François Hollande est l’invité d’honneur, ce mercredi, se fera sous haute surveillance : les attaques djihadistes se sont multipliées dans le Sinaï depuis des mois et l’EI rôde.

    On est loin de la première inauguration du canal, le 17 novembre 1869, en présence de l’impératrice Eugénie et de l’empereur d’Autriche François-Joseph, où fut joué l’opéra « Rigoletto »… faute d’« Aïda ». Verdi n’avait pas terminé la composition du célèbre opéra commandé pour l’occasion par le pacha d’Egypte.

    => A voir : Premier essai réussi pour le nouveau canal

     
    Daniel Bastien
     
    </section></article>

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  • Un tribunal égyptien a condamné jeudi 25 partisans du président déchu Mohamed Morsi à des peines de prison à vie pour des violences en août 2013, mais en a acquitté 141, a indiqué une source judiciaire.

    Egypte: 25 pro-Morsi condamnés à vie, 141 acquittés

    <figure data-src-format="photo" role="group">L'ancien président egyptien et son ex chef d'état major Rafaa el-Tahtawi assistent, derrière une cage, à leur procès le 14 octobre 2014 au Caire<figcaption>L'ancien président egyptien et son ex chef d'état major Rafaa el-Tahtawi assistent, derrière une cage, à leur procès le 14 octobre 2014 au Caire - STR AFP</figcaption></figure>

    © 2014 AFP

      • Créé le <time datetime="2014-10-16" pubdate="">16.10.2014 à 20:10</time>
      • Mis à jour le <time datetime="2014-10-16">16.10.2014 à 20:21</time>
      •  

    Un tribunal égyptien a condamné jeudi 25 partisans du président déchu Mohamed Morsi à des peines de prison à vie pour des violences en août 2013, mais en a acquitté 141, a indiqué une source judiciaire.

    Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les autorités mènent une répression implacable contre tout type d'opposition, islamiste comme laïque.

    Outre les 25 condamnations à vie, le tribunal de la province d'Assiout (sud) a condamné trois personnes à trois années de prison, et deux à deux années, selon la source judiciaire.

    Ils ont été reconnus coupables d'avoir mis le feu à des postes de police et des bâtiments gouvernementaux dans la ville d'Al-Ghanaim le 14 août 2013, quelques heures après la dispersion dans le sang au Caire par les autorités de deux sit-in de partisans de M. Morsi.

    Quelque 141 accusés ont en revanche été acquittés, dont un responsable des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, de même source.


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  • Dernière modification : 04/10/2013 

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    Égypte : affrontements meurtriers lors de manifestations pro-Morsi

    © AFP

    Selon des sources médicales, plusieurs personnes ont été tuées, vendredi au Caire, lors des affrontements qui ont émaillé les manifestations de soutien au président déchu Mohamed Morsi. Des heurts ont aussi eu lieu dans d'autres villes.

    Par FRANCE 24 (vidéo)  lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Des affrontements ont éclaté vendredi 4 octobre au Caire et dans plusieurs autres villes d'Égypte entre des partisans du président déchu Mohamed Morsi et les forces de l'ordre.

    D'après des sources médicales, au moins quatre personnes ont été tuées lors des heurts dans la capitale et quatre autres ont trouvé la mort à Assiout, en Moyenne-Égypte.

    Au Caire, la police a également fait usage de gaz lacrymogènes sur l’emblématique place Tahrir pour chasser des centaines de partisans du président islamiste renversé le 3 juillet.

    Des heurts entre manifestants pro-Morsi et forces de sécurité ont également été signalés sur la route menant aux pyramides de Gizeh, à proximité de la capitale.

    Slogans hostiles au général Sissi

    En outre, plusieurs milliers de partisans des Frères musulmans ont pris la direction de la place Rabaa al Adaouia, dans les faubourgs du Caire, d’où ils avaient été délogés par la force en août. Les manifestants agitaient des drapeaux égyptiens et scandaient des slogans hostiles au général Abdel Fattah al-Sissi, chef d’état-major de l’armée.

    Les autorités égyptiennes, qui avaient averti qu’elles ne toléreraient aucun nouveau sit-in, ont dépêché l’armée et la police en renfort sur les lieux. La place Rabaa al Adaouia a été cet été le principal campement des manifestants pro-Morsi, qui souhaitaient le rétablissement du président issu des Frères musulmans et premier président égyptien démocratiquement élu.

    Regain de tension

    La dispersion des campements pro-Morsi dans le sang, le 14 août dernier, a contraint les Frères musulmans, organisation dont est issu Mohamed Morsi, à abandonner la pratique des sit-in et à privilégier des manifestations mobiles de moindre ampleur.

    Le gouvernement intérimaire mis en place par l’armée a depuis maintenu la pression contre l’organisation islamiste, arrêtant la quasi-totalité de ses dirigeants, ordonnant la saisie de ses avoirs, et interdisant toutes ses activités. Une répression qui n’a cependant pas mis fin à ces rassemblements hebdomadaires de protestation chaque vendredi après la grande prière. 

    Avec dépêches


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  • Dernière modification : 02/10/2013 

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    Le général al-Sissi, tombeur des Frères musulmans, poussé vers la présidentielle

    Le général al-Sissi, tombeur des Frères musulmans, poussé vers la présidentielle
    © AFP

    Une campagne à la gloire du général Abdel Fattah al-Sissi, orchestrée par le pouvoir, bat son plein depuis quelques semaines en Égypte. L'homme fort du pays est chaleureusement prié de se présenter à la prochaine présidentielle.

    Par Marc DAOU (texte)
     

    De facto au pouvoir en Égypte depuis le 3 juillet, date du coup d’État contre le président Mohamed Morsi, l’omnipotent et très populaire général Abdel Fattah al-Sissi ambitionne-t-il de briguer la présidence égyptienne ? S’ils voulaient préparer l’opinion égyptienne à une telle perspective, les médias et les milieux proches du pouvoir actuel ne s’y prendraient pas autrement.

    Alors que l’élection est prévue pour le premier semestre de 2014, une campagne de promotion louant les qualités du général au torse bardé de médailles bat son plein depuis quelques semaines en Egypte. Les clips diffusés à la télévision, les groupes sur les réseaux sociaux et les affiches placardées dans les rues à la gloire du "tombeur des Frères musulmans" sont devenues monnaie courante dans le pays.
     
    Une campagne orchestrée par le pouvoir
     
     
    Une image à la gloire du général Sissi dans la maison d'une Égyptienne partisane du chef de l'armée.Mehdi Chebil / FRANCE 24
    "Le chef de l’armée égyptienne poussé vers la présidentielle", titrait lundi al-Ahram, le quotidien le plus connu du pays. L’article explique que les spéculations qui propulsent Abdel Fattah al-Sissi à la tête de l’État sont le fruit du pic de popularité qu’il atteint ces derniers mois. "Des talk shows et des éditoriaux plaident, depuis un mois, en faveur d’une candidature du général à la présidentielle afin de combattre la menace terroriste, à laquelle, selon eux, fait face le pays", écrit al-Ahram, qui appartient à l’État égyptien.
     
    Les médias locaux font également état de la multiplication des mouvements civils de soutien au chef d'état-major de l'armée égyptienne. Comme celui baptisé "al-Sissi président", ils militent à l’unisson en faveur d’une candidature à la présidentielle. Présentés comme étant spontanés, ces mouvements ont lancé des pétitions dans le but de réunir plusieurs dizaines de millions de signatures d’Égyptiens afin de convaincre le général de se présenter. Et ce malgré lui, puisqu’il a publiquement écarté jusqu’ici une telle possibilité.
     
    "Il est clair et certain que ces mouvements sont savamment, au moins partiellement, orchestrés par le pouvoir, à l’instar de la campagne menée par les médias officiels et les personnalités politiques proches des militaires en faveur d’une candidature d’al-Sissi", explique à FRANCE 24 Masri Feki, chercheur en géopolitique Université Paris VIII et auteur de "Les révoltes arabes : géopolitique et enjeux", aux Éditions Studyrama. "Toutefois cette manœuvre est inquiétante si l’ordre constitutionnel n’est pas respecté, même aux yeux de ceux qui ont soutenu le renversement du président Morsi", ajoute-t-il.
     
    Al-Sissi, digne successeur de Nasser ?
     
    Le chercheur égyptien estime qu’une telle campagne peut aisément trouver un puissant écho au sein de la société puisque l’homme est réellement populaire dans le pays. "Il est populaire c’est incontestable même s’il est difficile de mesurer cette popularité en dehors d’une élection, note Masri Feki. N’oublions pas qu’au Moyen-Orient, dans les pays qui apprennent la démocratie, le peuple aime voir au pouvoir un chef viril, un homme providentiel qui prend des décisions tranchantes".
     
    Nombreux sont ceux en Égypte qui comparent le général al-Sissi au président le plus populaire de l’histoire égyptienne Gamal Abdel Nasser. "Les deux hommes partagent notamment le fait d’avoir lutté contre la confrérie des Frères musulmans, ce qui fait d’al-Sissi le favori du courant nassérien qui voit en lui le successeur de Nasser", précise Masri Feki.
     
    Un général sans rival
     
     
    Un poster géant du général Sissi avec le message en anglais "C'est quelqu'un à qui on peut faire confiance".Mehdi Chebil / FRANCE 24
    Selon un ancien diplomate égyptien, en poste en Europe sous Hosni Moubarak, le général al-Sissi bénéficie en plus d’une conjoncture unique. "Vu sa popularité, qu’elle soit réelle ou exagérée par les médias proches du pouvoir, le général peut se targuer de n’avoir aucun rival à sa taille, nul ne jouit de la même légitimité que lui en ce moment, explique-t-il à FRANCE 24 sous le sceau de l'anonymat. En outre, la situation interne, à savoir l’insécurité et la crise économique, joue en sa faveur, car le peuple sent qu’il a besoin d’un homme fort, ce qui tombe bien pour celui qui a revêtu l’habit du sauveur en renversant les Frères musulmans".
     
    Selon le diplomate, "il sera impossible pour le nouveau président issu des urnes, à moins qu’il soit une marionnette de l’armée, de gouverner tout en sachant qu’il est guetté par l’homme le plus puissant du pays, à moins qu’il ne parvienne à écarter al-Sissi, ce qui au jour d’aujourd’hui est tout simplement inimaginable".
     
    Même Amr Moussa, figure de l’opposition au pouvoir du président Morsi et ancien candidat à la présidentielle de 2012, a concédé que si jamais al-Sissi, "l’homme le plus populaire du moment" se présente à la présidentielle, il gagnera.
     
    Reste à savoir si le général cèdera à la tentation en se présentant pour répondre à l’intenable "pression populaire", où s’il restera dans l’ombre en faisant élire un proche de l’armée. "L’histoire égyptienne regorge d’exemples de personnalités qui ont juré ne pas vouloir se présenter avant de finalement endosser le costume de président, et rien n’empêche le général al-Sissi de démissionner de ses fonctions militaires pour se présenter à la présidentielle", ajoute Masri Feki. "Il faudra à ce moment s’assurer qu’il a été élu à la suite d’élections étroitement surveillées, et que la nouvelle constitution soit rédigée et votée avant la présidentielle afin d’éviter tout dérapage". 
     

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