• L'Egypte après la révolution

    Le président islamiste Mohamed Morsi destitué et arrêté, le pays s'enfonce dans la division et la violence.

    Monde

    Egypte : les manifestations font 43 morts côté police et 149 morts côté civils

    <time datetime="2013-08-14T11:24:41+02:00" itemprop="datePublished">14 août 2013 à 11:24</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-08-14T21:39:33+02:00" itemprop="dateModified">21:39</time>) lien

    L'un des très nombreux membres des Frères musulmans grièvement blessés ce mercredi, place Rabaa al-Adawiya au Caire.

    L'un des très nombreux membres des Frères musulmans grièvement blessés ce mercredi, place Rabaa al-Adawiya au Caire. (© Stringer . / Reuters)
     

    L'essentiel

    • Le nouveau régime a fini par lancer l'assaut au Caire. Les policiers ont pénétré ce matin sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda, où des milliers d’islamistes sont barricadés depuis un mois et demi avec femmes et enfants pour réclamer le retour de Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet.

    • L’opération, très violente, a déjà fait au moins 125 morts chez les pro-Morsi. Un caméraman de la chaîne Sky News a été tué. Le bilan sera sans doute plus lourd.

    • Les affrontements entre pro et anti-Morsi ont déjà fait plus de 250 morts depuis fin juin, essentiellement des manifestants islamistes. Le vice-président Mohamed ElBaradei a démissionné.

    A lire le reportage de notre correspondant, Marwan Chahine, son décryptage avant l'intervention de ce matin, Au Caire, le recours à la violence divise le pouvoir

    A voir notre diaporama sur le bain de sang au Caire

     

    21h05. La dispersion sanglante des partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire ainsi que les affrontements ayant suivi dans tout le pays ont fait 43 morts dans les rangs de la police, selon le ministre de l’Intérieur Mohammed Ibrahim. Le ministre a confirmé devant la presse un précédent bilan officiel de 149 morts parmi les manifestants, dans tout le pays également. «Dix-huit officiers de police, dont deux généraux et deux colonels, 15 agents, neuf conscrits et un employé civil de la police» ont péri mercredi, a-t-il détaillé.

    20h50. Le Premier ministre égyptien Hazem Beblawi assure que la police a agi avec «la plus grande retenue» lors de son opération sanglante de dispersion au Caire des partisans du président Mohamed Morsi destitué par l’armée. Dans une allocution télévisée, Beblawi a dit tenir à «remercier la police pour avoir agi avec la plus grande retenue». Justifiant l’intervention des forces l’ordre, il a estimé qu'«aucun Etat qui se respecte n’aurait pu tolérer» l’occupation des deux places par des milliers de manifestants depuis un mois et demi.

    20h45. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry appelle l’armée égyptienne à organiser des élections. «La responsabilité revient au gouvernement intérimaire et l’armée, qui à eux deux ont l’ascendant dans ce conflit, d’empêcher davantage de violence et de proposer des options constructives parmi lesquelles le remaniement de la Constitution et l’organisation d’élections législatives et présidentielle», a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une intervention surprise au cours du point presse quotidien du département d’Etat.

    20h25. Pour John Kerry, le bain de sang en Egypte est «lamentable».

    19h55. La France appelle à «l’arrêt immédiat de la répression» en Egypte et saisi l’Onu et ses principaux partenaires «pour qu’en urgence une position internationale soit prise en ce sens», déclare le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. «La France condamne avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demande un arrêt immédiat de la répression», a indiqué Fabius dans une déclaration. Le ministre «saisit le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon ainsi que nos principaux partenaires pour qu’en urgence une position internationale soit prise en ce sens», ajoute le texte de la déclaration.

    19h40. La place Rabaa al-Adawiya, la plus importante des deux places occupées au Caire par les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, est désormais «totalement sous contrôle» des autorités, affirme à l’AFP un responsable de la sécurité. «La situation à Rabaa al-Adawiya est maintenant totalement sous contrôle. Il n’y a plus de combat», a déclaré ce responsable. Un journaliste de l’AFP a compté 124 cadavres dans une morgue improvisée sur la place.

    19h10. Le Parti socialiste appelle à «cesser immédiatement» l’usage de la force contre les manifestants en Egypte, après la mort de plus de 120 partisans du président déchu Mohamed Morsi dans un assaut des forces de l’ordre au Caire. «L’usage de la force doit cesser immédiatement», écrit dans un communiqué Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national à l’Europe et à l’international, soulignant les «vives inquiétudes sur l’évolution de la situation politique en Egypte». «Le Parti socialiste condamne l’usage de la violence contre les manifestants» et «réaffirme sa position exprimée maintes fois : il demande la libération du président déchu et le dialogue politique entre l’armée et toutes les forces politiques du pays».

    19 heures. Le couvre-feu entre en vigueur.

    18h30. Les derniers pro-Morsi encore présents place Rabaa al-Adawiya quittent les lieux sous la surveillance de policiers en armes. Mais des irréductibles demeurent retranchés derrière les barricades et des affrontements avec les forces de l’ordre se poursuivent à une autre entrée de la place Rabaa. Le couvre-feu est censé entrer en vigueur dans une demi-heure.

    Mohamed ElBaradei au Caire le 30 juillet.17h50. Mohamed ElBaradei (photo Reuters), le prix Nobel de la paix nommé vice-président chargé des relations internationales par le gouvernement transitoire, annonce sa démission. «Il m’est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord», écrit-il notamment dans sa lettre de démission adressée au président Adly Mansour. Il y déplore les morts «notamment parce que je crois qu’elles auraient pu être évitées». «Malheureusement, ceux qui vont tirer profit de ce qui s’est passé aujourd’hui sont ceux qui appellent à la violence et à la terreur, les groupes extrémistes», poursuit-il.

    17h40. Le ministère de la Santé porte le bilan des morts à 149.

    17h30. La Maison Blanche réagit à son tour. «Les Etats-Unis condamnent avec force l’usage de la violence contre les manifestants en Egypte», déclare le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest.

    17 heures. On en sait un peu plus sur les modalités de l'état d'urgence. Un couvre-feu est imposé de 19 heures à 7 heures du matin au Caire et dans onze autres provinces : celles de Guizeh, d’Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, d’Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, Suez et Ismailia. Toute personne qui ne respecterait pas cette mesure s’expose à une peine de prison, prévient le gouvernement.

    16h30. La photo d'une femme s'interposant entre un bulldozer et un blessé place Rabaa, prise ce matin par Mohammed Abdel Moneim (AFP et Getty), devient l'une des images emblématiques de cette sanglante journée. Le Washington Post, entre autres, lui consacre un article.

    TOPSHOTS
An Egyptian woman tries to stop a military bulldozer from hurting a wounded youth during clashes that broke out as Egyptian security forces moved in to disperse supporters of Egypt's deposed president Mohamed Morsi in a huge protest camp near Rabaa al-Adawiya mosque in eastern Cairo on August 14, 2013. The operation began shortly after dawn when security forces surrounded the sprawling Rabaa al-Adawiya camp in east Cairo and a similar one at Al-Nahda square, in the centre of the capital, launching a long-threatened crackdown that left dozens dead. AFP PHOTO /MOHAMMED ABDEL MONEIM(Photo Mohammed Abdel Moneim. AFP)

    A voir aussi, le reportage photo d'Al-Jazeera sur le bain de sang place Rabaa. Certaines images sont très dures.

    16h15. «Mick Deane, plus qu'un collègue, un ami» : bel hommage au cameraman tué par balle de la part d'un de ses collègues à Sky News, Tim Marshall (pour les anglophones).

    15h40. La présidence annonce l’état d’urgence pour un mois, à compter d'aujourd'hui. «La sécurité et l’ordre dans la Nation sont en danger en raison d’actes de sabotage délibérés, d’attaques visant des bâtiments publics et privés et de la perte de vies humaines, des actes perpétrés par des groupes extrémistes», selon la présidence.

    Le nouveau régime commence à reconnaître l'ampleur du massacre : le ministère de la Santé fait état de 94 morts et 874 blessés, un bilan sans doute sous-évalué si l'on en croit les journalistes sur place.

    Au même moment, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon «condamne dans les termes les plus fermes les violences» au Caire et «déplore que les autorités égyptiennes aient choisi d’utiliser la force».

    15h30. Les Frères musulmans confirment la mort par balle de la fille d’un de leurs principaux leaders, Mohamed el-Beltagy. Elle était âgée de 17 ans (photo postée sur Twitter).

     

     

    15 heures. La rédaction de la chaîne britannique Sky News confirme la mort d'un de ses journalistes, tué par balles au Caire.

    Mick Deane, journaliste «très expérimenté», âgé de 61 ans, marié, père de deux enfants, était caméraman à Sky News depuis quinze ans, détaille la chaîne dans un communiqué. Il a été blessé par balles ce matin, a reçu des soins mais a rapidement succombé à ses blessures.

    «Notre collègue, le caméraman Mick Deane, a été tué en Egypte ce matin», tweete Roddy Mansfield, journaliste de la chaîne, qui lui rend hommage comme plusieurs autres confrères. «Il travaillait pour Sky depuis quinze ans, basé d'abord à Washington puis à Jérusalem.»

    14h30. Sur Twitter, plusieurs messages font état de journalistes arrêtés, blessés voire tués. Le sort d'un journaliste de SkyNews, d'une reporter de Gulf News, un quotidien des Emirats arabes unis, et d'une photojournaliste de Reuters, Asmaa Waguih, semble particulièrement inquiétant.

    Depuis le début de l’intervention ce matin, l’armée barre l’accès des places à la plupart des journalistes, dont notre correspondant sur place.

    14h15. Selon un journaliste de l'AFP qui a pu compter les morts dans trois morgues improvisées dans la zone de la place Rabaa al-Adawiya, l'assaut a fait au moins 124 tués chez les pro-Morsi. Ce bilan provisoire ne tient pas compte des morts éventuels sur l’autre sit-in des pro-Morsi au Caire, la place Nahda, ni de ceux d’autres affrontements en cours dans le pays. Les manifestants parlent, eux, de plus de 2 200 morts et 10 000 blessés, des chiffres impossible à confirmer de sources indépendantes.

    La fille d'un des responsables des frères musulmans, Mohamed el-Beltagy, ferait partie des victimes.

    13h40. L'Iran, le Qatar et la Turquie dénoncent les violences en Egypte. «L’Iran suit de près les événements amers en Egypte, désapprouve les actions violentes, condamne le massacre de la population et met en garde contre ses graves conséquences», affirme le ministère iranien des Affaires étrangères. «Le Qatar dénonce avec force la méthode utilisée contre les manifestants pacifiques», condamne le ministère des Affaires étrangères du Qatar, principal soutien des Frères musulmans. «La communauté internationale avec en tête le Conseil de sécurité de l’Onu et la Ligue arabe doivent immédiatement passer à l’acte pour faire cesser ce massacre», souligne le gouvernement islamo-conservateur turc.

    13h20. L’UE juge «extrêmement préoccupantes» les informations faisant état de dizaines de morts et invite toutes les parties «à faire preuve de la plus grande retenue». La France et l'Allemagne ont fait de même.

    12h30. La mosquée Al-Azhar au Caire, la plus haute autorité sunnite dans le monde, se désolidarise de l’opération meurtrière de la police. «Al-Azhar veut dire aux Egyptiens qu’elle n’avait pas eu connaissance des méthodes utilisées pour disperser les manifestations, sauf à travers la presse», a assuré sur une chaîne de la télévision publique le grand imam de la mosquée, Ahmed al-Tayyeb, qui avait soutenu la destitution du président islamiste.

    Riot police gather during clashes with members of the Muslim Brotherhood and supporters of deposed Egyptian President Mohamed Mursi, around Cairo University and Nahdet Misr Square, where they are camping in Giza, south of Cairo August 14, 2013. Egyptian security forces killed at least 30 people on Wednesday when they cleared a camp of Cairo protesters who were demanding the reinstatement of Mursi, his Muslim Brotherhood movement said. REUTERS/Mohamed Abd El Ghany  (EGYPT - Tags: POLITICS CIVIL UNREST) - RTXLa police à proximité de la place Nahda. (Photo Mohamed Abd El Ghany. Reuters)

    12h15. Le correspondant du quotidien britannique The Independent, Alastair Beach, poste sur Twitter une photo qui atteste du grand nombre de morts entreposés à la morgue de fortune de la place Rabaa al-Adawiya. Il évoque 42 corps. Al-Jazeera 92.

    Midi. Ce sont maintenant trois églises coptes qui ont été incendiées par les pro-Morsi dans le centre de l’Egypte, selon des responsables de la sécurité et l’agence officielle Mena. Le Youth Maspero Union, un mouvement de la jeunesse copte, rapporte les mêmes faits, accusant les Frères musulmans de «mener une guerre de représailles contre les Coptes».

    11 heures. Des pro-Morsi incendient une église copte à Sohag, dans le centre du pays, en représailles à la dispersion de leurs rassemblements par la police, rapporte l’agence officielle Mena. Ils ont notamment jeté des cocktails molotov sur l’église Mar Gergiss située dans l’enceinte du diocèse de cette ville où vit une importante communauté chrétienne, a précisé l’agence. Les Coptes, qui représentent 6% à 10% de la population, ont contribué au mouvement qui a emporté la présidence Morsi.

    A lire sur la situation de la communauté chrétienne au Caire, un reportage de notre correspondant, Egypte, l'angoisse copte

    Le journaliste de SkyNews, qui se trouve place Rabaa al-Adawiya, décrit des «scènes de chaos complet»: «Les hôpitaux de fortune sont pleins de cadavres et de blessés graves», «à cause des tirs des snipers, les gens sont obligés de courir au plus près du sol pour rejoindre les entrées des hôpitaux».

    Plus tôt dans la matinée, des photos postées sur Twitter montraient des snipers armes braquées sur la place Rabaa. Selon Al-Jazeera, ils tirent non pas des balles réelles mais des gaz lacrymogènes.

    Riot police fire tear gas at members of the Muslim Brotherhood and supporters of deposed Egyptian President Mohamed Mursi during clashes, at Rabaa Adawiya square, where they are camping, in Cairo August 14, 2013. Egyptian security forces killed at least 30 people on Wednesday when they cleared a camp of Cairo protesters who were demanding the reinstatement of Mursi, his Muslim Brotherhood movement said. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh  (EGYPT - Tags: POLITICS CIVIL UNREST) - RTX12KUXPlace Rabaa. (Photo Amr Dalsh. Reuters)

    10h30. Selon un journaliste de l’AFP qui a pu compter les cadavres à la morgue de fortune place Rabaa, au moins 43 manifestants ont été tués, dont certains par balles. Tous sont des hommes.

    TOPSHOTS
An Egyptian woman shows a dead body lying on the ground after an Egyptian police crackdown on a protest camp by supporters of ousted president Mohamed Morsi and members of the Muslim Brotherhood on August 14, 2013 near Cairo's Rabaa al-Adawiya mosque. Security forces moved in on two huge Cairo protest camps set up by supporters of Egypt's ousted president Mohamed Morsi, launching a crackdown that quickly turned into a bloodbath with dozens dead. AFP PHOTO / MAHMOUD KHALEDPrès de la place Rabaa al-Adawiya. (Photo Mahmoud Khaled. AFP)

    On dénombre aussi des blessés parmi les forces de police :

    Egyptian security forces carry an injured comrade after a police crackdown on a protest camp by supporters of ousted president Mohamed Morsi and members of the Muslim Brotherhood on August 14, 2013 near Cairo's Rabaa al-Adawiya mosque. Security forces moved in on two huge Cairo protest camps set up by supporters of Egypt's ousted president Mohamed Morsi, launching a crackdown that quickly turned into a bloodbath with dozens dead. AFP PHOTO / MAHMOUD KHALEDPrès de la place Rabaa al-Adawiya. (Photo Mahmoud Khaled. AFP)

    10 heures. Les trains entrant et sortant du Caire ont été bloqués pour d’éviter que des manifestations se reforment hors de la capitale, annonce le gouvernement.

    9 heures. La confrérie parle maintenant de plus de cent morts dans leurs rangs et 2 000 blessés.

    A protestor carries a fellow comrade near Rabaa al-Adawiya square in Cairo during clashes between supporters of Egypt's ousted president Mohamed Morsi and riot police as they try to disperse pro-Morsi camps on August 14, 2013. Egypt's Muslim Brotherhood said at least 250 people were killed and over 5,000 injured in a police crackdown on two major protest camps held by supporters of Morsi. AFP PHOTO / KHALED DESOUKIPlace Rabaa al-Adawiya. (Photo Khaled Desouki. AFP)

    8 heures. On dénombre déjà 15 morts au moins côté islamistes selon des témoins, deux côté force de l'ordre selon le gouvernement.

    Les Frères musulmans appellent les Egyptiens à descendre dans la rue pour «arrêter le massacre». «Ce n’est pas une tentative de dispersion mais une tentative d’écraser d’une façon sanglante toute voix opposée au coup d’Etat militaire», lance Gehad el-Haddad, porte-parole des Frères musulmans, sur Twitter.

    Une vidéo de l'AFP sur place :

    7 heures. La police commence à disperser par la force les manifestations des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi en tirant des grenades lacrymogènes sur les deux places qu’ils occupent au Caire, les places Rabaa al-Adawiya et Nahda. «C’est le début de l’opération pour déloger les manifestants», confirme à l'AFP un haut responsable des forces de sécurité, sous couvert de l’anonymat. Cette intervention était redoutée depuis plusieurs jours, faisant craindre un bain de sang.


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  • Dernière modification : 14/08/2013 

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    En direct :

    Près de 150 morts en Égypte, El-Baradei

    quitte la vice-présidence

    © AFP

    Les heurts entre forces de l'ordre et pro-Morsi ont fait au moins 149 morts en Égypte, selon les autorités. Le Nobel de la paix Mohamed El-Baradei a annoncé sa démission de la vice-présidence. Suivez la situation sur notre liveblog.

    Par François GOULIN (vidéo)    lien
    FRANCE 24 (texte)
     

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    • Les forces de sécurité égyptiennes ont donné l'assaut, mercredi matin, contre les rassemblements des partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi qui occupaient depuis six semaines les places Rabaa al-Adawiya et Nahda au Caire. L’intervention a provoqué des violences dans toute l’Égypte.
    • L'état d'urgence a été décrété dans tout le pays après que la dispersion par les forces de l'ordre des sit-in des partisans du président déchu a viré au bain de sang au Caire.
    • L'intervention des forces de sécurité ont fait au moins 149 morts et 874 blessés dans l’ensemble du pays, selon le ministère de la Santé. Dans l'après-midi, un journaliste de l'AFP avait dénombré 124 cadavres, dont plusieurs manifestement tués par balles, dans la morgue de fortune installée dans l'un des deux rassemblements pro-Morsi.
    • Le lauréat du prix Nobel de la paix, Mohamed El-Baradei, a annoncé sa démission du gouvernement égyptien. Il avait été nommé à la vice-présidence le 9 juillet 2013, après la destitution de Mohamed Morsi par les militaires.
    • Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a "condamné dans les termes les plus fermes les violences" qui secoue l’Égypte. L'Union européenne (UE) et la France appellent à la retenue, tandis que la Turquie et l’Iran dénoncent un "massacre".
    • Sur l’antenne de FRANCE 24, Tarek el-Morsi, le porte parole du parti Justice et Liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, a dénoncé le "carnage" perpétré par l’armée égyptienne.
    •  
       
       
      18h54
      Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et proche des Frères musulmans égyptiens, a condamné mercredi l'intervention des autorités égyptiennes pour disperser des partisans pro-Morsi.
                   
      "Le Hamas condamne les terribles massacres sur les places Nahda et Rabaa al-Adawiyya et nous appelons à mettre fin à l'effusion de sang et aux excès (commis) contre des manifestants pacifiques", a indiqué à l'AFP Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement islamiste.
      18h51
      Ci-dessous,
      le journaliste Noah Browning, de l'agence Reuters, publie une image des
      forces armées égyptiennes, déployées dans les rues du Caire.
      18h47
      War zones in #Egypt streets: official death toll stands at 149 + med source say 15 killed in Ismailia via @Reuters pic.twitter.com/z2hoAN0age
      18h42
      Des centaines de pro-Morsi quittent la place Rabaa al-Adawiya, dernier bastion des manifestants au Caire, sous la surveillance de policiers armés, selon des images en direct de la télévision publique.
                   
      Un haut responsable de la sécurité a confirmé à l'AFP que les forces de l'ordre ont consenti à laisser passer ceux qui le désiraient. Mais des irréductibles sont toujours retranchés derrière les barricades et des affrontements avec les forces de l'ordre se poursuivent à une autre entrée de la place Rabaa.
      18h30
      Quinze personnes au moins ont été tuées mercredi dans la ville d'Ismaïlia dans des affrontements entre les forces de police et des partisans pro-Morsi, selon une source médicale, citée par Reuters.
      18h24
      Ci-dessous, une photo montrant des slogans contre le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de la toute-puissante armée égyptienne et nouvel homme fort du pays, sur les murs de la bibliothèque d'Alexandrie.
      18h22
      Library of Alexandria vandalized with anti-Sisi graffiti. #Egypt pic.twitter.com/KQCHijfyf4
      18h14
      Mohamed El-Baradei ajoute que les seuls bénéficiaires de l'intervention des forces de sécurité contre les pro-Morsi "seront ceux qui appellent à la violence et au terrorisme".
      18h06
      "Il m'est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord", a écrit le prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei dans sa lettre de démission.

       
      17h56       VIDEO
       
      17h50
      Au moins 149 personnes sont mortes en Égypte dans l'intervention des forces de sécurité et les affrontements avec les pro-Morsi, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.
      17h47
      Le Nobel de la paix Mohamed ElBaradei annonce sa démission de son poste de vice-président.
      17h45
      Ci-dessous, une photo postée par Abigail Hauslohner, du Washington Post, montrant des policiers en train d'évacuer l'un des leurs de la place Rabaa al-Adawiya, plus tôt dans la journée.
      17h43
      This was earlier. Police carrying one of their own wounded out of #Rabaa pic.twitter.com/C7wFg8pfLL
      17h42
      Le bilan des affrontements mercredi entre la police et des partisans pro-Morsi dans la province du Fayoum, au sud du Caire, s'est alourdi à 35 morts, selon un responsable du ministère de la Santé, cité par Reuters.
       
      Un précédent bilan, diffusé par l'agence officielle de presse Mena, faisait état de 17 morts.
      17h37
      La Maison Blanche a condamné "avec force" mercredi le recours à la violence par l'armée contre les manifestants en Egypte et s'est opposée au retour de l'état d'urgence dans le pays en proie à des heurts meurtriers.
                   
      "Les États-Unis condamnent avec force l'usage de la violence contre les manifestants en Egypte", a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest, en exhortant l'armée à faire preuve de "retenue".

      Ce dernier a également affirmé que les Etats-Unis "s'opposent au retour de l'état d'urgence" en Egypte, décrété plus tôt mercredi.
      17h25
      "Toute personne qui ne respecterait pas le couvre-feu, s'expose à une peine de prison", a précisé le gouvernement égyptien.
      17h24
      Une femme tente d'arrêter un bulldozer de l'armée égyptienne pour protéger un jeune homme, à terre, blessé lors de l'évacuation de la place Rabaa al-Adawiya au Caire. (Crédit : AFP)
      17h23
      Des policiers évacuent par la force le campement installé sur la place Nahda, au Caire. (Créidt: AFP)
      17h21
      Les États-Unis s'opposent à l'état d'urgence en Égypte (Maison Blanche).
      17h18
      États-Unis : La Maison blanche condamne le recours à la violence contre les manifestants au Caire.
      17h07
      D’après un communiqué de la présidence, le couvre-feu concerne notamment Le Caire, Alexandrie et Suez.
      17h06
      Ci-dessous, interrogée par France 24, Marie-Ange Barbary, activiste et membre du mouvement Tamarod, réagit au démantèlement des campements de protestataires pro-Morsi.
      17h04
       
      17h00
      Instauration d’un couvre-feu dans le pays, tous les jours entre 19h à 6h du matin, pendant toute la durée de l’état d’urgence.
      16h59
      Ci-dessous, un homme se recueille en larmes sur des corps regroupés dans une morgue improvisée au Caire.
      16h58
      Egyptian man cries over bodies of those killed, in a makeshift morgue in #Cairo. #EGYPT: @mosaaberizing/AFP pic.twitter.com/3roqgZHv7M
      16h53
       
       
       
       
       
      17h04

      Selon la chaîne de télévision Al Arabiya English, des hommes armés attaquent la bibliothèque d’Alexandrie.

       

      VIDEO

       


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  • Egypte : ElBaradei quitte le gouvernement

    Par Maud Descamps et Charles Carrasco avec agences

    Publié le 14 août 2013 à 07h54 Mis à jour le 14 août 2013 à 18h18

     
    Egypte : ElBaradei quitte le gouvernement

    © Reuters

    EN DIRECT - Le bilan des victimes ne cesse d'évoluer dans l'assaut policier contre les campements pro-Morsi au Caire.

    #L'ESSENTIEL :

    • 124 personnes ont été tuées au Caire selon l'AFP. Pour le ministère de la Santé, les affrontements ont fait 149 morts dans tout le pays. Les Frères musulmans évoquent, eux, 2.200 morts et plus de 10.000 blessés.
    • L'état d'urgence a été décrété pour un mois en Egypte.
    • Le gouvernement égyptien a imposé mercredi des couvre-feux au Caire et dans 11 autres provinces.
    • A Alexandrie, la deuxième ville du pays, des échanges de tirs nourris à l'arme automatique ont lieu.
    • Le Nobel de la paix ElBaradei annonce sa démission du gouvernement.

    Les forces de sécurité ont commencé à déloger les manifestants pro-Morsi qui campent sur deux places du Caire.

    Les forces de sécurité ont délogé les manifestants pro-Morsi qui campaient sur deux places du Caire. © REUTERS

    Un bilan incertain. Le nombre de victimes ne cesse de varier, les opérations d'évacuation étant encore en cours. Selon le dernier bilan, qui évolue d'heure en heure, 124 personnes sont mortes, a constaté un journaliste de l'AFP qui a pu compter les cadavres dans trois morgues improvisées. Ce bilan, sur la place Rabaa al-Adawiya, le QG des manifestants qui l'occupent depuis plus d'un mois, ne tient pas compte des morts éventuels sur l'autre sit-in des pro-Morsi au Caire, la place Nahda que l'Intérieur dit désormais contrôler "totalement", ni de ceux d'autres affrontements en cours dans le pays.

    Selon le ministère de la Santé, les affrontements ont fait au moins 149 morts, dont au moins sept membres des forces de sécurité au Caire et 874 blessés dans toute l'Egypte. Les Frères musulmans évoquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd : 2.200 morts et plus de 10.000 blessés. Un responsable de la sécurité a affirmé à l'AFP que 543 personnes avaient été arrêtées.

    Un caméraman de Sky News tué. "C'est avec un immense regret que Sky News annonce la mort de Mick Deane, un caméraman expérimenté, alors qu'il travaillait au Caire ce matin (mercredi)", a indiqué Sky News, ajoutant que ce journaliste de 61 ans, marié et père de deux enfants, "travaillait depuis quinze ans" pour la chaîne. "Il a été blessé par balle, et en dépit des soins reçus, il est décédé peu après", a précisé Sky Newsdans un communiqué, ajoutant que le reste de son équipe sur place était indemne.

    Les Frères musulmans ont de leur côté annoncé que la fille de 17 ans d'un de leurs principaux leaders, Mohammed al-Beltagui, avait également été tuée par balle.

    Egypte : ElBaradei quitte le gouvernement

    © Reuters

    L'état d'urgence décrété. Ce bain de sang a provoqué une réaction du pouvoir mis en place par l'armée. L'état d'urgence a été décrété mercredi pour un mois. Le président par intérim, Adly Mansour, nommé par les militaires après la destitution et l'arrestation de Mohmaed Morsi, "a donné pour mission aux forces armées, en coopération avec la police, de prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir la sécurité et l'ordre ainsi que pour protéger les biens publics et privés et les vies des citoyens", selon le communiqué. "La sécurité et l'ordre dans la Nation sont en danger en raison d'actes de sabotage délibérés, d'attaques visant des bâtiments publics et privés et de la perte de vies humaines, des actes perpétrés par des groupes extrémistes", selon la présidence.

    Le gouvernement égyptien a imposé mercredi des couvre-feux au Caire et dans 11 autres provinces.

    ElBaradei se retire. Le vice-président égyptien, le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, a annoncé avoir présenté sa démission au président par intérim après l'intervention sanglante. "Il m'est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord", écrit-il notamment dans sa lettre au président Adly Mansour.

    Des colonnes de fumée. Les chaines de télévision internationales montraient, dans la matinée, des images de la capitale égyptienne d'où s'échappaient des colonnes de fumée. On pouvait également voir des manifestants escortés par des policiers, les mains dans le dos.


    La minorité copte visée. Dans les provinces d'el-Menia et de Sohag, dans le centre du pays, où vit une importante minorité copte, trois églises ont été attaquées. Les militants accusant les pro-Morsi de mener "une guerre de représailles" contre les chrétiens.

    Des cartouches de gaz lacrymogène. Les forces de l'ordre ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène sur le principal campement situé près de la mosquée Rabaa al Adaouia dans le nord-est de la capitale, que survolaient des hélicoptères de la police, ont constaté des correspondants de Reuters. L'agence de presse Mena a rapporté que les forces de sécurité ont lancé une opération par étapes pour dégager les campements.

    Egypte : ElBaradei quitte le gouvernement

    La communauté internationale condamne. Plusieurs pays ont réagi mercredi midi après l'assaut musclé des forces de l'ordre. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "condamné dans les termes les plus fermes les violences". Ankara, qui s'était opposé à la destitution de Mohamed Morsi, a appelé la communauté internationale à faire cesser le "massacre", un terme également utilisé par l'Iran. Londres a "condamné l'utilisation de la force" et la Suède a fait porter la "principale responsabilité" des violences aux autorités. Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a dénoncé "la méthode utilisée contre des manifestants pacifiques", tandis que Paris et Berlin lançaient des appels au calme. Les Etats-Unis condamnent le recours à la violence contre les manifestants et s'opposent à l'état d'urgence en Egypte, a annoncé la Maison-Blanche.


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  • Accueil > Monde > EGYPTE. Les pro-Morsi manifestent malgré la fin de l'ultimatum

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    EGYPTE. Les pro-Morsi manifestent

    malgré la fin de l'ultimatum

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    <time datetime="2013-08-13T20:05:33" itemprop="dateCreated">Créé le 13-08-2013 à 20h05</time> - <time datetime="2013-08-13T21:23:46" itemprop="dateModified">Mis à jour à 21h23</time>

    Les autorités ont utilisé les gaz lacrymogènes. Elles menacent les islamistes de réponse "graduelle" afin de faire évacuer les places.

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    Les manifestants pro-Morsi sont toujours mobilisés. Amru Salahuddien/CHINE NO/SIPA

    Les manifestants pro-Morsi sont toujours mobilisés. Amru Salahuddien/CHINE NO/SIPA

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    Les partisans du président destitué Mohamed Morsi ont manifesté mardi 13 août, en particulier aux abords de plusieurs ministères, défiant les autorités qui menacent de disperser à tout moment les milliers de pro-Morsi occupant deux places du Caire.

    L'une de leurs marches a brièvement dégénéré aux abords du ministère des Biens religieux, où des heurts ont éclaté entre des partisans de l'ex-chef de l'Etat islamiste et des résidents du centre-ville du Caire, poussant la police à tirer des grenades lacrymogènes.

    Ce bras de fer avec le pouvoir, installé par l'armée, qui s'est engagé à vider les places Rabaa al-Adawiya et Nahda des milliers d'islamistes y campant depuis plus d'un mois avec femmes et enfants inquiète la communauté internationale, qui redoute un nouveau bain de sang.

    Depuis l'expiration dimanche d'un ultimatum de la police, les islamistes multiplient les appels à défiler à travers l'Egypte pour maintenir la pression sur les nouvelles autorités et exiger le retour au pouvoir de Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement du pays, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet.

    "Un million de personnes" 

    Au lendemain de la prolongation de 15 jours de la détention préventive de Mohamed Morsi, accusé de s'être évadé de prison début 2011 avec la complicité du Hamas palestinien, des dizaines de personnes ont manifesté devant plusieurs ministères dans le centre du Caire, où des forces de l'ordre étaient déployées en masse.

    Des partisans de Mohamed Morsi ont également défilé à Alexandrie (nord).

    L'Alliance contre le coup d'État, une coalition pro-Morsi avait appelé à une manifestation d'"un million de personnes" ce mardi, sous le slogan "Ensemble contre le coup d'État et les sionistes".

    Cet élargissement du mot d'ordre traditionnel visait à faire vibrer la corde nationaliste après un raid aérien sur le Sinaï, attribué par des jihadistes à Israël qui, selon les médias israéliens, coopère étroitement avec l'armée égyptienne sur le dossier sensible de la sécurité dans la péninsule.

    Réponse graduelle des autorités 

    Les autorités ont annoncé qu'elles disperseraient les pro-Morsi de façon "graduelle", pour persuader certains manifestants d'évacuer pacifiquement avant que l'assaut ne soit lancé contre les plus déterminés.

    Mais la mobilisation ne faiblit pas à Rabaa al-Adawiya et Nahda, où des barricades de briques et de sacs de sable ont été érigées.

    Alors que le gouvernement et la presse quasi-unanime les accusent d'être des "terroristes" ayant stocké des armes automatiques sur les deux places et se servant des femmes et des enfants comme "boucliers humains", les Frères musulmans répètent à l'envi que leurs rassemblements sont pacifiques.

    Mais les violences entre pro et anti-Morsi et entre pro-Morsi et forces de l'ordre ont déjà fait plus de 250 morts depuis fin juin, essentiellement des manifestants pro-Morsi.

    Pas de stratégie claire 

    Le gouvernement peine à adopter une stratégie claire, déchiré entre partisans de la manière forte, soutenus par une grande partie de la population, et tenants du dialogue, appuyés par la communauté internationale.

    Les dirigeants de la police et de l'armée seraient prêts à intervenir, mais les réticences de figures politiques, comme le vice-président et prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, les poussent à la prudence, par peur de perdre des cautions morales indispensables, estiment des experts.

    De plus, "ce ne sont pas des sit-in comme les autres" car "il s'agit de la force politique la mieux organisée du pays et la police sait que le prix à payer sera plus élevé", note Rabab al-Mahdi, professeur de Sciences politiques à l'Université américaine du Caire.

    Les Frères musulmans, longtemps interdits et réprimés en Egypte, ont remporté les législatives qui ont suivi la chute du président Hosni Moubarak en 2011, puis la présidentielle.

    Les nouvelles autorités entendent cependant lancer une nouvelle période de transition qui doit mener à des élections début 2014 et ont nommé 20 nouveaux gouverneurs. En juin, Mohamed Morsi avait provoqué un tollé en nommant plusieurs gouverneurs proches des islamistes.

    Ahmed al-Tayyeb, grand imam d'Al-Azhar, plus haute institution sunnite qui avait apporté sa caution à l'armée le 3 juillet, a annoncé qu'il avait invité toutes les parties à venir négocier un compromis.

    Les Frères musulmans ont affirmé n'avoir reçu aucune invitation et refusent catégoriquement de dialoguer avec les autorités "illégitimes".


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  • Accueil > Monde > EGYPTE. La détention de Mohamed Morsi prolongée

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    EGYPTE. La détention de Mohamed Morsi prolongée

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    <time datetime="2013-08-12T18:25:12" itemprop="dateCreated">Créé le 12-08-2013 à 18h25</time> - <time datetime="2013-08-12T18:54:47" itemprop="dateModified">Mis à jour à 18h54</time>

    Le président déchu est accusé de complicité dans des opérations meurtrières imputées au Hamas début 2011.

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    Malgré les 250 Egyptiens tués depuis le début des manifestations, les pro-Morsi continuent à défiler dans les rues. ( Khalil Hamra/AP/SIPA )

    Malgré les 250 Egyptiens tués depuis le début des manifestations, les pro-Morsi continuent à défiler dans les rues. ( Khalil Hamra/AP/SIPA )

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    La justice égyptienne vient de prolonger lundi 12 août la détention préventive du président déchu Mohamed Morsi. Un signal fort envoyé aux manifestants qui contestent son incarcération, par des nouvelles autorités prêtes à disperser les islamistes barricadés depuis plus d'un mois sur deux places du Caire.

    Le président déchu est accusé de complicité dans des opérations meurtrières début 2011.

    Mohamed Morsi, toujours détenu au secret par l'armée, a été formellement placé en détention préventive le 26 juillet et inculpé d'implication présumée dans ces opérations imputées au Hamas lors de la révolte contre le président Hosni Moubarak en 2011.

    Les charges portent en particulier sur l'aide que lui aurait apportée le Hamas pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011, peu avant d'être chassé du pouvoir.

    Un tribunal égyptien avait statué le 23 juin que le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans cette importante évasion dans la prison de Wadi Natroun, au nord-ouest de la capitale.

    A l'époque, Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres des Frères musulmans détenus avec lui ne s'étaient pas évadés mais que "des habitants [leur avaient] ouvert les portes" de la prison.

    Cette décision judiciaire pourrait galvaniser les milliers de pro-Morsi mobilisés dans le pays jusqu'au retour au pouvoir du premier chef d'Etat égyptien élu démocratiquement. Sans succès, la communauté internationale a multiplié les médiations. Elle redoute une nouvelle effusion de sang dans le pays où des heurts entre anti, pro-Morsi et les forces de l'ordre ont déjà fait plus de 250 morts depuis fin juin.

    "Deux ou trois jours"

    Plusieurs hauts responsables des forces de l'ordre ont indiqué que la dispersion interviendrait après un siège et "plusieurs sommations" qui pourraient durer "deux ou trois jours". Les autorités semblent vouloir persuader certains manifestants - barricadés avec femmes et enfants - d'évacuer pacifiquement avant de lancer l'assaut contre les plus déterminés.

    Les Frères musulmans, l'influente confrérie islamiste de Mohamed Morsi qui réclame sa libération, vainqueur des législatives un an après la chute de Hosni Moubarak, répète à l'envi que les sit-in des places Rabaa al-Adawiya et Nahda sont pacifiques. En plein milieu de la nuit, à Rabaa, Farid Ismaïl, un cadre l'organisation religieuse, a appelé à occuper "toutes les places du pays" lundi pour faire passer le message : "Le peuple égyptien poursuivra sa révolution".

    Les opposants à l'ex-président lui reprochent d'avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et d'avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue.

    Dialogue de sourds

    Face à la paralysie du nouveau gouvernement, Ahmed al-Tayyeb, grand imam d'Al-Azhar, une puissante institution sunnite, a appelé dimanche à la réconciliation nationale. Et invité toutes les parties à venir négocier un compromis.

    Problème, les Frères musulmans ont affirmé n'avoir reçu aucune invitation et refusent catégoriquement de dialoguer avec les autorités "illégitimes". Ces dernières les accusent en retour d'avoir stocké des armes automatiques sur les deux places et de se servir d'innombrables femmes et enfants comme "boucliers humains". Si le processus de réconciliation entre les deux parties se débloque, de nouvelles élections pourraient avoir lieu au premier trimestre 2014.

    A.S.I (Avec agences)


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