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    Egypte : les procès de Moubarak et des Frères musulmans ajournés

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2013-08-25T06:28:34+02:00" itemprop="datePublished">25.08.2013 à 06h28</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-25T17:57:30+02:00" itemprop="dateModified">25.08.2013 à 17h57</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Un tribunal du Caire a ajourné le procès en appel de M. Moubarak au 14 septembre, à l'issue de la sixième audience, dimanche 25 août. </figure>

    La justice égyptienne a ajourné, dimanche 25 août, le procès pour "incitation au meurtre" des trois principaux chefs des Frères musulmans, la confrérie du président déchu Mohamed Morsi, ainsi que celui de son prédécesseur Hosni Moubarak pour "complicité de meurtre" de manifestants en 2011.

    Ces audiences ont lieu en plein chaos politique en Egypte, où le nouveau pouvoir dirigé de facto par l'armée réprime dans le sang depuis 10 jours les manifestations organisées par les Frères musulmans.

    Lire : Egypte : révolution an II ou restauration ?

    Le procès du Guide suprême des Frères, Mohamed Badie, de ses adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, actuellement incarcérés, et de 32 autres islamistes a été reporté au 29 octobre, car aucun des accusés n'était présent. La justice a sommé la police de présenter les accusés ce jour-là.

    ABSENTS

    Des sources de sécurité ont expliqué à qu'ils n'avaient pas été amenés dimanche au tribunal, de crainte que leur convoi ne soit assailli par des partisans ou des adversaires de la confrérie, notamment parce qu'il doit traverser le centre-ville, une zone difficile à sécuriser.

    Les trois dirigeants encourent la peine de mort pour "complicité" dans le meurtre de huit manifestants anti-Morsi le 30 juin. Trois autres membres de leur confrérie sont accusés de ces "meurtres" et 29 autres militants islamistes doivent comparaître avec eux pour avoir participé, armés selon l'accusation, à ces heurts.

    <figure class="illustration_haut"> Le Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, arrêté mardi 20 août au Caire. </figure>

    Des millions de manifestants avaient réclamé le 30 juin le départ du président islamiste, lui reprochant d'avoir accaparé les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et achevé de ruiner une économie déjà exsangue. L'armée s'est appuyée sur cette mobilisation pour justifier son coup de force contre le premier président d'Egypte élu démocratiquement. "Les accusations sont montées de toutes pièces, c'est un procès politique", a déclaré l'avocat d'un des leaders islamistes avant l'audience.

     MOUBARAK EN LIBERTÉ CONDITIONNELLE

    Peu après, un tribunal du Caire a ajourné le procès en appel de M. Moubarak au 14 septembre, à l'issue de la sixième audience. L'ex-raïs encourt également la peine de mort pour "complicité de meurtre" de centaines de manifestants lors de la révolte de janvier-février 2011 qui l'a renversé après trois décennies à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe.

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    Né le 4 mai 1928 dans la petite bourgeoisie rurale, il devient commandant en chef de l'armée de l'air puis, en 1975, vice-président d'Anouar Al-Sadate. Après l'assassinat de celui-ci par des islamistes en 1981, il accède à la présidence de la République.

    Crédits : AFP/TOM HARTWELL

    </section>

    M. Moubarak est apparu dans le box grillagé des accusés, lunettes fumées sur le nez, assis sur un brancard aux côtés de plusieurs responsables de son régime et de ses deux fils, poursuivis avec lui pour "corruption".

    M. Moubarak, 85 ans, avait été condamné en juin 2012 en première instance à la prison à perpétuité pour "complicité" dans le meurtre de manifestants. Il avait fait appel et la cour de cassation avait ordonné un nouveau procès.

    Jeudi, il a été remis en liberté conditionnelle dans quatre procédures pour corruption et complicité de meurtres, mais a été immédiatement assigné dans un hôpital militaire du Caire par l'armée.

    Lire : Hosni Moubarak est sorti de prison

    Depuis plus de 10 jours, l'armée et la police répriment dans un bain de sang les manifestations réclamant le retour de M. Morsi, dont la confrérie avait remporté haut la main les législatives un an après la chute de Hosni Moubarak.

    FAIBLE MOBILISATION POUR LES FRÈRES

    Près de 1 000 personnes ont été tuées, essentiellement des pro-Morsi, et les principaux cadres des Frères ont été arrêtés, en plus de quelque 2 000 partisans du président déchu. Une centaine de policiers et soldats ont également trouvé la mort, dans les pires violences qu'a connues l'Egypte dans son histoire récente. Dimanche encore, un manifestant pro-Morsi a été tué lors d'une attaque contre un poste de police à Assiout (sud), selon des sources de sécurité.

    Lors de la révolte de début 2011, en plein Printemps arabe, 850 personnes avaient péri en 18 jours de mobilisation émaillée de violences.

    Le procès des trois principales figures de l'exécutif des Frères musulmans est intervenu alors que le mouvement semble ne plus être en mesure de mobiliser, tant ses principaux activistes ont été décimés et ses dirigeants emprisonnés ces derniers jours.

    Vendredi, alors qu'ils appelaient à des manifestations de "millions" de personnes contre le "coup d'Etat" des militaires, les Frères ont mobilisé tout au plus quelques milliers de partisans.

    Lire : Egypte : la crainte de la répression a limité la mobilisation des Frères musulmans

    Avant le début de la répression mi-août, les pro-Morsi rassemblaient des dizaines, voire des centaines de milliers de manifestants au Caire et dans les autres grandes villes.

    Le pays est sous état d'urgence et les grandes villes sont truffées de chars de l'armée et de barrages. Signe d'apaisement, le couvre-feu imposé au Caire et dans treize provinces a été raccourci de deux heures samedi.

    </article>

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  • Dernière modification : 23/08/2013 

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    Modeste mobilisation pour le "vendredi des martyrs" en Égypte

    Malgré les appels quotidiens à manifester, la confrérie n'a pas réussi à mobiliser ses troupes pour la "marche du million" vendredi. Dans un climat de peur, seuls quelques milliers de partisans du président déchu Mohamed Morsi ont défilé .

    Par Selim EL MEDDEB , envoyé spécial de France 24 au Caire (vidéo)   lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    La confrérie avait appelé ses partisans à "une marche du million". Mais quelques milliers seulement de partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée ont manifesté vendredi en Égypte, signe que les Frères musulmans, décimés en 10 jours de répression sanglante et décapités par l'arrestation de leurs leaders, n'arrivent plus à mobiliser.

    Pas plus de cinq défilés sur les 28 annoncés ont été recensés dans la capitale, selon des journalistes de l'AFP.

    Aucun affrontement n'a été rapporté au Caire, où les manifestations ont été pacifiques. En revanche, à Tanta, dans le delta du Nil, la police a dispersé des manifestants avec des grenades lacrymogènes après des heurts entre les pro et anti-Morsi qui ont fait un mort, selon la police.

    Climat de peur

    Avant le début de la répression de leurs rassemblements à la mi-août, les pro-Morsi mobilisaient des dizaines, voire des centaines de milliers de manifestants au Caire et dans les autres grandes villes.

    Sélim El Meddeb, envoyé spécial de FRANCE 24 au Caire, a rencontré des partisans des Frères musulmans. Ils ont notamment témoigné du climat de peur qui règne parmi eux.

    "Les gens sont terrifiés. Ils ont peur d’être tués, d’être brûlés", explique au micro de FRANCE 24, Smaï Brahim, un partisan des Fères. "Des gens sont arrêtés jusque dans leurs maisons."

    En effet, depluis le premier assaut sanglant de l'armée et de la police le 14 août au Caire, près d'un millier de personnes ont péri, pour l'immense majorité des manifestants pro-Morsi.

    En outre, quelque 2 000 militants actifs et cadres des Frères musulmans, selon des responsables de la sécurité, ont été arrêtés depuis, essentiellement les meneurs et organisateurs des manifestations. Une centaine de policiers et soldats ont également trouvé la mort dans les pires violences qu'a connues l'Égypte dans son histoire récente.

    Résultat : depuis cinq jours, malgré les appels quotidiens à manifester, les rassemblements font long feu faute de participants. D'autant que les grandes villes, le Caire en particulier, sont sous le joug de l'état d'urgence et d'un couvre-feu, avec leurs grands axes bloqués par des chars et des barrages de police.

    Les Frères musulmans désorganisés

    Par ailleurs, les Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi qui avait remporté largement les législatives de 2012, sont désormais totalement désorganisés en raison de l'arrestation de leurs leaders. Les rares dirigeants de leur exécutif qui ne sont pas encore derrière les barreaux se terrent, et les cadres intermédiaires s'avouent paralysés en l'absence des consignes "écrites" qu'ils recevaient jusqu'alors pour guider leurs troupes, lesquelles arrivaient par autocars entiers des diverses provinces.

    "Nous ne recevons plus les consignes écrites habituelles pour les manifestations depuis que la plupart de nos leaders ont été arrêtés", déclare à l'AFP Ahmed, un cadre local des Frères musulmans à Menoufia, dans le delta du Nil.

    Outre M. Morsi, destitué le 3 juillet
    et détenu au secret par l'armée, accusé notamment de complicité de meurtres et de tortures, les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, dont le Guide suprême Mohamed Badie et ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, doivent comparaître à partir de dimanche notamment pour "incitation au meurtre".

    Avec dépêches


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  • Dernière modification : 22/08/2013 

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    L'ancien président égyptien Hosni Moubarak

    est sorti de prison

    © Capture d'écran

    Après plus de deux ans de détention, Hosni Moubarak a quitté sa prison du Caire pour être assigné à résidence. La libération conditionnelle de l'ancien président égyptien intervient alors que le pays est en proie à une grave crise politique.

    Par Selim EL MEDDEB , envoyé spécial de France 24 au Caire (vidéo)    lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    L’ancien président égyptien Hosni Moubarak a été remis en liberté. Il a quitté jeudi en hélicoptère médicalisé la prison de Tora, en périphérie sud du Caire, après plus de deux ans de détention. Selon de hauts responsables, il a été assigné à résidence dans un hôpital militaire, au sud de la capitale.

    Le parquet général ne s’est pas opposé à la décision d’un tribunal qui a accepté, mercredi 21 août, la demande de libération conditionnelle de l'ex-chef d’État âgé de 85 ans, renversé en février 2011 suite à une révolte populaire, et ce dans le cadre d'une affaire d'enrichissement illicite.

    Hosni Moubarak, dont le procès en appel pour complicité de meurtres dans la répression du soulèvement de l'hiver 2011 se poursuit, avait déjà bénéficié de libérations conditionnelles dans trois autres affaires, la période maximum de détention préventive étant arrivée à son terme.

    Cette libération conditionnelle intervient alors que le pays est en proie à une grave crise politique depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi. Ironie de l’histoire, des dirigeants des Frères musulmans sont détenus actuellement dans cette même prison de Tora qu’Hosni Moubarak vient de quitter.  

    Avec dépêches


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    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    L'ancien président égyptien Hosni Moubarak

    va pouvoir sortir de prison

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-21T15:29:48+02:00" itemprop="datePublished">21.08.2013 à 15h29</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-21T16:37:22+02:00" itemprop="dateModified">21.08.2013 à 16h37</time>

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    <figure class="illustration_haut">

    L'ancien président égyptien Hosni Moubarak lors de l'ouverture de son procès en appel le 13 avril 2013.

    </figure>

    Hosni Moubarak pourrait être libéré dans les prochaines heures. La justice égyptienne a prononcé sa remise en liberté conditionnelle, mercredi 21 août, dans le cadre d'une affaire d'enrichissement illicite, et le parquet a renoncé à faire appel de cette décision, levant le dernier obstacle à sa libération.

    Ses avocats estimaient qu'il n'y avait plus de fondement juridique à son maintien en détention. Agé de 85 ans, Hosni Moubarak, chassé du pouvoir au début de 2011, était jusque-là en détention préventive à la prison de Tora, au sud du Caire.

    M. Moubarak avait déjà bénéficié de libérations conditionnelles dans trois autres affaires au motif qu'il avait déjà effectué la période maximale de détention préventive. Cette affaire était la dernière de quatre pour lesquelles l'ancien président égyptien est poursuivi et toujours dans l'attente d'un procès. Il est notamment poursuivi pour complicité de meurtre dans la mort de manifestants et corruption.

    Contraint à la démission le 11 février 2011 par un soulèvement populaire, Hosni Moubarak et son ministre de l'intérieur Habib Adli avaient été condamnés en juin 2012 à la réclusion à perpétuité pour leur responsabilité dans la mort de huit cent cinquante manifestants pendant la révolte de 2011. Ils risquaient alors la peine de mort. Six anciens hauts responsables de la sécurité jugés en même temps avaient pour leur part été acquittés.

    UN INTÉRÊT FAIBLISSANT POUR LE SORT DE MOUBARAK

    La Cour de cassation avait annulé tous ces verdicts en janvier, ordonnant un nouveau procès pour les huit accusés. Le procès en appel a repris samedi 17 août, mais cette procédure n'implique pas que Moubarak reste en prison.

    Si le procès en première instance de Hosni Moubarak avait captivé l'Egypte, fascinée par l'image de l'ancien chef de l'Etat autrefois intouchable et tout-puissant, couché sur une civière dans le box des accusés, le sort de l'ancien raïs suscite désormais nettement moins d'intérêt dans un pays secoué par une nouvelle révolte à la suite du coup d'Etat militaire du début de juillet.

    </article>

     


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  • Dernière modification : 20/08/2013 

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    Mohamed Badie, le Guide suprême "au sourire difficile et à l'esprit rigide"

    © AFP

    À la tête de la confrérie des Frères musulmans depuis 2010, Mohamed Badie a été arrêté mardi et placé en détention préventive pour une durée de 15 jours. Réputé austère et rigide, le Guide suprême a toujours prôné un islam radical.

    Par Nay NAAYEM (vidéo)    lien
    Charlotte BOITIAUX (texte)
     

    Il était l’homme "au sourire difficile et à l’esprit rigide". À 70 ans, Mohamed Badie, plus haute autorité des Frères musulmans, a été arrêté au Caire dans la nuit du 19 au 20 août par l’armée et placé en détention préventive pour une durée de 15 jours. Sur les images des télévisions égyptiennes qui diffusent en continu son arrestation, le Guide suprême, réputé aussi sévère qu’austère, affiche un visage défait.

    "Un faucon" pour remplacer Mohamed Badie à la tête des Frères

    Après l'arrestation de Mohamed Badie, placé en détention préventive pour une durée de 15 jours, les Frères ont aussitôt nommé Mahmoud Ezzat Guide par intérim. Celui-ci était l'un des adjoints de Mohamed Badie au sein de l'exécutif de la confrérie. "Il assumera les fonctions de Guide suprême sur une base temporaire", peut-on lire sur le site des Frères musulmans.

    Mahmoud Ezzat "a la réputation d'être un faucon", note Karim Bitar, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). "Il pourrait s'agir d'un signal envoyé, montrant qu'on peut répondre à l'autoritarisme par un autre autoritarisme", ajoute le spécialiste.

    Il faut dire que si le bras de fer entre l’armée et la confrérie islamiste a tourné au bain de sang en Égypte - le dernier bilan officiel fait état d'au moins 900 morts dans le pays -, "l’arrestation du chef des Frères est un énorme choc", assure Antoine Basbous, le président de l’Observatoire des pays arabes, contacté par FRANCE 24. Du haut de son siège de chef suprême, Mohamed Badie, pourtant recherché par la police pour "incitation à la violence" depuis le 10 juillet, "n’imaginait sans doute pas il y a quelques semaines encore que l’armée oserait s’attaquer à lui", ajoute le spécialiste. "Hiérarchiquement, il était plus important que Mohamed Morsi lui-même", poursuit Antoine Basbous.

    Islamisation de la société

    Discret dans les médias, Moahamed Badie n'en était pas moins la "colonne vertébrale" de la confrérie. "Il était le président de la République de Frères. L’ancien président islamiste lui obéissait au doigt et à l’œil", rappelle encore Antoine Basbous. Avec sa capture et son procès prévu le 25 août, c’est l’organisation toute entière qui se retrouve décapitée, ou tout du moins considérablement affaiblie. "C’est donc un coup de l’armée extrêmement important porté contre le mouvement. [Le général] Al-Sissi veut leur briser l’échine. Sans doute replongeront-ils dans la clandestinité", ajoute le spécialiste.

    Formé par l’aile la plus rigoriste du mouvement, créé il y a 85 ans, le huitième Guide suprême a toujours été partisan d’un système fondé sur l’islamisation en profondeur de la société égyptienne. À 16 ans, il fait ses premières classes dans la mouvance du théoricien radical Sayyid Qutb, "le plus grand idéologue, à la pensée structurée, que la confrérie ait jamais connu" explique Antoine Basbous.

    L'arrestation de Mohamed Badie est un gros coup de filet pour les autorités égyptiennes
    Par Sonia DRIDI, correspondante FRANCE 24 au Caire

    Cette idéologie radicale le conduira plusieurs fois derrière les barreaux. En 1966, il est condamné à 15 ans de prison par un tribunal militaire pour "complot visant à renverser le pouvoir". Dans une Égypte qui tolérait alors du bout du fusil la présence des Frères musulmans, il est néanmoins libéré en 1974 par Anouar al-Sadate "qui ne voit pas en lui une menace importante et qui cherchait à se réconcilier avec la mouvance islamiste, au détriment des socialistes qui constituaient la garde rapprochée de Nasser". Son maître à penser, Sayyid Qutb, est quant à lui exécuté. En 1996, Mohamed Badie devient membre du Conseil de guidance (Majis al-Irchad), la plus haute instance de la confrérie. Un titre qui l’enverra une nouvelle fois en prison en 1999 "pour l’exemple, pour faire peur", précise Antoine Basbous.

    Les Frères sur la voie du djihad ?

    Ce parcours mouvementé façonnera l’homme politique qu’il deviendra en 2010. Élu au mois de janvier de cette même année à la tête de la confrérie suite à la démission de Mahdi Akef - une première, le Guide suprême conservant normalement ses fonctions jusqu’à sa mort -, Mohamed Badie connaissait donc tous les rouages de l'organisation. Il savait aussi amadouer l'Occident. "C’est un doctrinaire, un homme rigide, explique le spécialiste du monde arabe. Mais à son accession à la tête des Frères musulmans, il prônait des vertus démocrates et progressistes. Une stratégie qui n’était destinée qu’à rassurer la communauté internationale."

    Aujourd’hui, son arrestation, sa détention et la répression sanglante menée à l’égard des islamistes rappellent les sombres heures de l’ère Moubarak. "Le risque tourne désormais autour de la réponse des partisans des Frères. On pourrait assister à des actions encore plus radicales de leur part", souligne Sonia Dridi, la correspondante de FRANCE 24 au Caire. Une crainte partagée par Antoine Basbous : "Certains de leurs partisans risquent de s’engager sur la voie du djihad et de mener bataille partout en Égypte sur le modèle de ce qui se passe dans le Sinaï : harceler les autorités à travers des actions terroristes".


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