Le maire de Bordeaux Alain Juppé a estimé lundi dans un entretien à Sud Ouest que l’UMP avait besoin d’une «ligne politique claire» et «d’un leader», même si la collecte réussie de onze millions d’euros prouvait l’attachement des militants au parti.

Alain Juppé, qui a fondé le parti, s’est déclaré «soulagé», dans cet entretien, que le parti soit parvenu à récolter onze millions nécessaires au règlement de la dette de Nicolas Sarkozy au titre de sa dernière campagne présidentielle, dont les comptes ont été invalidés par le Conseil constitutionnel. «Est-ce que c’est grâce à l’UMP ou est-ce que c’est grâce à Sarkozy, ça, c’est le petit bout de la lorgnette. Cela montre surtout que les militants UMP sont attachés à leur parti et pas que les militants UMP», a-t-il déclaré au journal, dans un entretien dont des extraits sont publiés lundi sur son site internet.

 
 

«On a évidemment besoin d’un leader et, actuellement, on n’en a pas vraiment. Sarkozy est en réserve, et aucun autre ne s’impose réellement», a-t-il poursuivi. «Mais on a surtout besoin d’une ligne politique claire. Pour ce qui est du leader, il y a une réforme des statuts qui a été adoptée à l’unanimité et qui a décidé de l’installation de primaires en 2016. Ce sont ces primaires qui désigneront notre champion», a-t-il encore ajouté en renouvelant son attachement à cette consultation.

Alain Juppé est resté mesuré sur le sondage de l’Observatoire politique CSA - Les Echos, publié jeudi, et qui le place en tête des personnalités politiques préférées des Français, avec 52% d’opinions favorables, devant le ministre de l’Intérieur Manuel Valls (51%) et François Fillon (49%), candidat déclaré pour représenter l’UMP à la prochaine présidentielle.

«Je m’en remets à ce que disait Jacques Chirac : en politique, il faut mépriser les hauts et repriser les bas. Je ne vais pas vous dire que ce sondage ne me fait pas plaisir, car ce serait mentir, mais il n’y a pas chez moi d’esprit de revanche», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Ça fait quand même longtemps qu’on n’est plus en 1995», année de son arrivée à Matignon, marquée notamment par d’importantes manifestations contre son plan de réforme de la protection sociale.

AFP